Un tribunal portugais a interdit en référé à la société américaine Uber d'exercer son activité de transport de passagers dans le pays, a annoncé mardi soir l'une des principales associations de chauffeurs de taxi. La juridiction a aussi ordonné la fermeture du site et des applications pour smartphone de l'entreprise au Portugal.
Uber doit "cesser son activité de transport de passagers en véhicules légers" au Portugal, indique le jugement du tribunal civil de Lisbonne, cité dans un communiqué de l'Association portugaise des transporteurs en véhicules légers (Antral), à l'origine de la procédure en référé.
"Pour nous, c'est une satisfaction", a déclaré le président de l'Antral, Florencio Almeida, ajoutant que "dans un Etat de droit, il n'est pas possible de faire du transport de personnes dans la clandestinité".
"Nous n'avons pas reçu de notification des tribunaux portugais", a réagi le directeur général d'Uber au Portugal, Rui Bento, cité par l'agence de presse Lusa. "Quand nous la recevrons, nous agirons en conséquence", a-t-il ajouté, qualifiant la décision de "surprenante".
Plusieurs procédures
Plusieurs pays européens ont lancé des procédures en justice contre Uber après les protestations des compagnies de taxi traditionnelles. En Suisse, les autorités du canton de Genève ont ordonné à la société américaine le 14 avril de cesser ses activités de mise en relation entre particuliers et chauffeurs professionnels (UberX).
Le 18 mars, un tribunal allemand lui a interdit d'exercer son activité de mise en relation de passagers et d'automobilistes dans le pays, confirmant une décision en référé datant du mois d'août. En France, la cour d'appel de Paris a reporté le 31 mars une décision concernant UberPOP, qui met en relation des particuliers et des conducteurs non-professionnels.
En réponse, Uber a déposé des plaintes auprès de l'Union européenne contre la France, l'Allemagne et l'Espagne pour dénoncer les tentatives de ces pays de faire interdire son application de service de voitures avec chauffeur.