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Point de vue de Nicolas Rousseau: «Afghanistan: un repli peu glorieux»

«Personne n’est dupe: une fois associés au gouvernement, les talibans auront vite fait de l’accaparer», écrit Nicolas Rousseau, poète, essayiste, chroniqueur. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

15 mai 2019, 12:00
Funérailles d'une journaliste à Kaboul: elle a été tuée par des inconnus.

Voilà plusieurs semaines que les Américains négocient avec le mouvement afghan des talibans. L’enjeu? Une participation de ce dernier au pouvoir contre le retrait progressif des forces US. Près de vingt ans d’occupation, des milliards de dollars dépensés, plusieurs centaines de soldats occidentaux tués, sans parler des innombrables pertes côté afghan, tout cela pour rien!

Car personne n’est dupe: une fois associés au gouvernement, les talibans auront vite fait de l’accaparer, eux qui occupent déjà la moitié du pays! Et ils ont beau assurer qu’ils ont changé, ils n’abandonneront pas de sitôt leur idéologie islamiste extrême!

Pour faire passer la pilule, l’administration Trump affirme qu’ils lui ont promis de ne plus abriter sur leur sol de mouvement terroriste tel Al Qaïda! Comme si eux-mêmes n’étaient que des modérés! Comme si leurs promesses valaient quelque chose! Et qui ira contrôler sur place qu’ils tiennent parole, une fois le dernier soldat américain parti?

 

Que les Européens se débrouillent donc tout seuls, qu’ils construisent un mur!

Plus grave encore: comme les Anglais et les Français en 1938 lors la conférence de Munich, les Etats-Unis discutent de l’avenir d’un pays sans associer aux pourparlers le gouvernement en place, pourtant leur fidèle allié! Sans compter qu’en laissant les talibans revenir au pouvoir, ils renforceront le Pakistan, dont le gouvernement flirte déjà souvent avec l’islamisme radical. Quant aux plus durs des mollahs iraniens, ils se frottent aussi les mains, tout heureux que les Américains s’éloignent et qu’un régime religieux se réinstalle à leurs portes.

Tant pis si le flot des réfugiés afghans se met à gonfler, des gens qui ont collaboré avec le régime actuel et ses alliés occidentaux ou qui simplement refusent d’en revenir à une dictature islamiste. Ruiné par Trump, l’Iran n’aura plus les moyens de les accueillir. Que les Européens se débrouillent donc tout seuls, qu’ils construisent un mur le long de leur frontière orientale!

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