La Catalogne espagnole se bat pour la libération des membres de son gouvernement mis en prison comme au pire temps du franquisme. Les bâtiments publics et les principales artères affichent cette année un nœud jaune, signe de ralliement à leur revendication. La Catalogne est jaune cette année.
Deux obstacles se dressent toutefois sur la route de l’indépendance. Un obstacle extérieur est l’organisation encore trop fragile de l’Union Européenne, dont la souveraineté est toujours encore confisquée par les 27 chefs d’Etats et de gouvernements qui verrouillent toute velléité d’indépendance de la Catalogne, par crainte de réplique dans leur propre pays. Un obstacle intérieur est la division des Catalans sur ce projet d’indépendance.
La Catalogne est une région en grand développement, donc elle embauche, et elle embauche nombre d’Espagnols venus d’autres régions du sud du pays. Ces néorésidants redoutent l’indépendance, de crainte de se voir enfermés dans un pays catalan qui n’est pas le leur. De plus, la vie en Catalogne serait chère et les impôts seraient lourds. Ces obstacles conjugués rendent l’indépendance catalane difficile. Les freins sont à la fois à Bruxelles et à Barcelone.
En regard de ces difficultés, l’indépendance aboutira un jour, telle est la conviction profonde de la rue, des campagnes surtout. La Catalogne est une région forte, elle vit, elle répond à tous les critères d’une autonomie en Europe.
La situation reste ainsi incertaine. Une solution pourrait être une progressive approche de l’Espagne et de chacune de ses régions vers une autonomie encore plus élargie. Et le jour viendra bien où l’Europe prendra en compte les courants identitaires qui la traversent. Dans l’immédiat, la volonté d’indépendance catalane reste inentamée. «Libérez nos politiques emprisonnés!», telle est l’actualité affichée en jaune partout cet été en Catalogne.