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La chance tourne

L'«empereur» semble avoir abattu toutes ses cartes. Mais il faut se méfier des apparences, surtout à la veille de la demi-finale Turquie - Allemagne, ce soir à 20h45 à Bâle. Les méthodes de Joachim Löw et Fatih Terim sont-elles très différentes? S'il est délicat de répondre avec précision à cette question, le contraste de leur attitude pendant un match est saisissant. Bouillant et terriblement démonstratif, le coach turc semble avoir un don d'improvisation bien particulier. Ou alors une capacité de réaction hors du commun. Orgueilleux, roublard, l'«empereur» est aussi devenu, au cours de cet Euro, un entraîneur souvent qualifié de chanceux.

25 juin 2008, 12:00

Heureux face à la Suisse (de 0-1 à 2-1), plus encore contre la République tchèque (de 0-2 à 3-2), véritable miraculé lors de l'incroyable dénouement devant la Croatie (de 0-1 à la 119e minute à 1-1 à la 122e, puis qualification aux tirs au but), Terim s'est toujours efforcé de donner l'impression de savoir où il allait. Ce qui ne suffirait toutefois pas à expliquer autant de faveurs divines. «Notre coach nous a regardés et son regard nous a éperonnés», disait Kazim Kazim. «L'équipe a quelque chose de spécial en elle», indiquait simplement Fatih Terim à quelques heures de la demi-finale contre l'Allemagne, visiblement soucieux d'entretenir une part de mystère.

La notion de chance est évidemment complexe. Qui ne suffit à expliquer ni le parcours de la Turquie... ni le palmarès de Fatih Terim. Joueur important pour la Turquie (54 sélections entre 1975 et 84), il est ensuite devenu un entraîneur à succès (hormis une double parenthèse italienne, à la Fiorentina puis à l'AC Milan). Quatre fois champion avec Galatasaray (entre 1997 et 2000), vainqueur de la Coupe UEFA avec le club stambouliote (2000), Terim (54 ans) est en passe de marquer l'histoire de l'équipe nationale. A moins que ce fameux quota «chance» ne soit désormais épuisé.

C'est ce que pense «Gabet» Chapuisat, non sans reconnaître à Terim - qui comme lui fut un défenseur central de grand talent - certaines vertus. «La chance, il faut savoir la provoquer, en prenant des risques», assure le Vaudois. «Regardez les éliminés du groupe de la mort (France, Roumanie)! Ils ne sont pas venus dans ce tournoi pour gagner. Ils ont été punis. Pour revenir à Terim, il a tout tenté sur le plan tactique. Quand ça se présentait mal, il a introduit des attaquants. Il est sans doute un terrible motivateur. Mais actuellement, son étoile paraît tellement bonne que cela en devient presque gênant!»

La chance, c'est aussi les mauvaises décisions prises... par le coach adverse. «Bilic (réd: 39 ans, sélectionneur de la Croatie) a cher payé une erreur de jeunesse», estime «Gabet» Chapuisat. «Lorsqu'on ouvre le score à la 119e minute, on ne court pas sur le terrain pour embrasser tout le monde. Surtout avec la possibilité de changer encore un joueur...» Fatih Terim peut-il espérer un nouveau miracle? «Pour moi c'est clair», dit Gabet, «l'heure a sonné pour la Turquie de boucler ses valises». /F RU

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