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Barcelone s'apprête à faire ses adieux à la corrida

24 sept. 2011, 11:52

L'arène centenaire de la Monumental à Barcelone accueille demain une affiche prestigieuse pour la dernière corrida avant l'interdiction qui frappe la Catalogne. La journée sera historique pour les défenseurs comme pour les opposants à cette tradition controversée. Le mythique torero espagnol José Tomas partagera l'affiche avec le matador Juan Mora et avec Serafin Marin. Ce jeune Catalan s'est passionnément engagé pour la défense de la corrida dans sa région natale. Tous trois affronteront six taureaux de l'élevage El Pilar de Salamanque.

En juillet 2010, les députés du Parlement régional ont signé le coup d'arrêt de cette tradition en Catalogne en votant l'interdiction de la corrida au 1er janvier 2012. Seul l'archipel des Canaries avait déjà fait de même en 1991.

Pour les protauromachie, qui s'accrochent au mince espoir de faire vivre leur passion, cette journée aura un goût amer. «C'est la chronique d'une mort annoncée. Dimanche sera un jour de grande tristesse», confie Rafael Luna, député conservateur au Parlement catalan. Les antitauromachie, eux, savourent leur victoire, sans triomphe.

«Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre. Nous continuons à travailler pour les droits des animaux en Espagne, en Catalogne et ailleurs», explique Helena Escoda, une représentante de la plate-forme Prou, (Assez, en catalan) à l'origine de l'interdiction. Lancée en 2009, une pétition des défenseurs des animaux réclamant la fin des corridas a recueilli 180 000 signatures. Soit plus de trois fois le minimum (50 000) exigé en Catalogne pour présenter une initiative législative populaire, permettant à de simples citoyens de proposer un texte de loi.

Hypocrisie

Après d'intenses débats, les députés ont adopté la loi. Mais les aficionados voient des motifs plus politiques derrière la défense des animaux et accusent certains indépendantistes catalans d'avoir voulu porter un coup à une tradition associée à l'Espagne. «Les responsables politiques se sont prononcés contre la corrida parce que c'est un héritage commun à toute l'Espagne», dénonce Ricardo del Rio, un éleveur de taureaux de renom.

«L'hypocrisie, c'est que l'on interdit la corrida et pas d'autres activités taurines», renchérit Rafael Luna, comme le «toro embolado», où les cornes du taureau sont enflammées, qui ne tombent pas sous le coup de la nouvelle loi.

Les aficionados ont déposé un recours en justice contre la loi catalane et tentent de récolter 500 000 signatures pour présenter leur propre initiative devant le Parlement national.

Elle vise à faire classer la tauromachie comme un «Bien d'intérêt culturel». S'ils y parviennent avant le 31 décembre, ils pourraient bloquer l'application de la loi catalane. Mais «la récolte des signatures avance plus lentement que nous le voudrions», reconnaît Carlos Nunez, président de l'Union des éleveurs de taureaux de combat. / ats-afp

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