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Automobiles: le dirigeant Carlos Ghosn inculpé au Japon pour dissimulation de revenus

Le dirigeant de 64 ans Carlos Ghosn a été inculpé au Japon pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières près de 43 millions de francs de 2010 à 2015. Nissan est également poursuivi en tant qu’entité morale.

10 déc. 2018, 07:22
Carlos Ghosn a été mis en examen pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières environ 43 millions de francs de revenus sur cinq ans.

Trois semaines après son arrestation surprise à Tokyo, Carlos Ghosn a été inculpé lundi pour dissimulation de revenus sur cinq ans, ont rapporté lundi des médias japonais.

Il est arrivé dans l’archipel le 19 novembre à bord de son jet privé, tout-puissant patron de l’alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors.

En l’espace de quelques minutes, son sort a basculé: interpellé par des enquêteurs du parquet sur des soupçons de malversations, le dirigeant âgé de 64 ans a aussitôt été envoyé dans une cellule d’un centre de détention du nord de la capitale. Quelques jours plus tard il était limogé de la présidence des conseils d’administration de Nissan et Mitsubishi Motors, sans un mot ou presque pour celui qui les avait naguère sauvés de la débâcle.

 

 

Lundi, le bureau des procureurs a décidé de le mettre en examen pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières environ 5 milliards de yens (38 millions d’euros) de revenus sur cinq années, de 2010 à 2015, selon l’agence Kyodo et la chaîne publique NHK. Son bras droit Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, a aussi été inculpé.

Nissan est également poursuivi en tant qu’entité morale, ont ajouté les deux médias, le parquet jugeant que la responsabilité de l’entreprise était aussi engagée, car c’est elle qui a remis les rapports incriminés aux autorités boursières.

«Combatif»

L’enquête ne s’arrêtera vraisemblablement pas là. Car les procureurs ont l’intention, selon les mêmes médias, de requérir un nouveau mandat d’arrêt contre M. Ghosn, pour le même motif mais sur une période plus récente, allant de 2015 à 2018, pour un montant de 4 milliards de yens.

Le cas échéant, cela relancerait une procédure de garde à vue pouvant durer 22 jours à partir de lundi, soit au-delà de Noël.

Mais ça n’en sera alors probablement pas encore fini: le parquet pourrait se pencher sur de possibles abus de biens sociaux que Nissan reproche à son ancien patron, tels que l’usage de résidences de luxe aux frais du groupe.

 

 

À ce sujet, le constructeur a indiqué dans un communiqué avoir fait appel d’une décision d’un tribunal brésilien autorisant à des représentants de M. Ghosn l’accès à un appartement situé à Rio de Janeiro, «afin d’empêcher la destruction de preuves éventuelles».

Dans cette affaire, les rumeurs, spéculations, scénarios sont nombreux, et la parole officielle rare si ce n’est, au tout début, celle du patron exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, qui a d’emblée lâché son ancien mentor.

Tout juste sait-on que «le suspect Ghosn», comme l’a rebaptisé la presse nippone, nie toute malversation. «Il est dans un état d’esprit vaillant et combatif», souffle-t-on au siège de Renault, à Boulogne-Billancourt près de Paris, malgré les conditions spartiates de l’établissement où le Franco-libano-brésilien est détenu. Il se dit bien traité, reçoit la visite des ambassadeurs de France, du Liban et du consul du Brésil, et s’occupe à lire livres et magazines quand il n’est pas interrogé par les enquêteurs.

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