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Attaque du Thalys: "rien ne justifiait" d'arrêter le suspect

Après l'attaque du Thalys par un SDF marocain résidant en Belgique, le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a soutenu le service de renseignement intérieur. La DGSI avait émis une fiche S permettant un suivi discret de l'individu lors d'un contrôle.

08 sept. 2015, 17:01
Le ministre de l'intérieur français défend son service de renseignement après la polémique crée par le FN. La DGSI avait émis une fiche S pour signaler le lien entre l'auteur de l'attaque du Thalys et une organisation terroriste.

Le ministre français de l'intérieur a défendu mercredi l'action des services de renseignements français après l'inculpation du tireur du Thalys. Il a réaffirmé que l'homme n'avait commis en France aucune infraction justifiant son arrestation ou son expulsion.

Les services de renseignements français avaient émis une fiche "S" qui permet un suivi discret en cas de contrôle après avoir été alertés début 2014 par leurs homologues espagnols, pays dans lequel le suspect a résidé durant plusieurs années. L'homme a ensuite vécu plusieurs mois en France en 2014, selon ses dires.

"Rien à ce moment-là ne signale une activité à caractère criminel en France", a affirmé le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve sur France Inter. Il a souligné que la France est le seul pays de l'espace Schengen à avoir émis une fiche "S", alors que le Marocain de 25 ans se serait aussi rendu en Allemagne, en Autriche et en Belgique.

Le procureur de la République de Paris, François Molins, avait déclaré mardi que le suspect n'avait pas été contrôlé en France et "n'avait pas attiré l'attention des services".

"Polémique" lancée par le FN

"Ces fiches S sont des fiches de renseignements, ce ne sont pas des mandats d'arrêt internationaux", a ajouté M. Cazeneuve. Il a dénoncé "l'emportement, la recherche de la polémique, le goût de l'outrance" de "certains", alors que le suspect "était la quasi-totalité du temps à l'étranger".

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a réclamé dimanche que les étrangers fichés en France pour islam radical soient immédiatement exclus et interdits de territoire.

"On ne peut procéder à l'expulsion d'un étranger résidant en France que dès lors qu'il y a suffisamment d'éléments témoignant soit d'une infraction pénale soit de la volonté de commettre un crime", a répondu Bernard Cazeneuve.

Une cinquantaine de mesures d'expulsion

Il a précisé avoir proposé depuis le début de l'année 49 mesures d'expulsion "sur la base de dossiers très étayés d'étrangers étant en lien avec des entreprises terroristes".

Quelque 840 fiches S ont été émises pour les personnes parties combattre à l'étranger, principalement en Syrie, et qui sont revenus. Sur ce total, "il y en a 140 qui concernent des combattants étrangers qui ont pu résider en France ou qui y résident encore", a martelé M. Cazeneuve.

Le Marocain de 25 ans a été mis en examen puis écroué dans la nuit de mardi à mercredi, notamment pour "tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".

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