De la stupeur et beaucoup de fatigue. «Quelle nuit...». A l’annonce de la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, analystes et observateurs économiques semblaient hébétés, incrédules. L’un d’eux, sûr de lui, nous envoyait la veille son commentaire anticipé sur la victoire d’Hillary Clinton. «Si ce ne devait pas être elle la gagnante, je vous enverrai une actualisation. Mais ce serait tout de même une immense surprise!», riait-il, rappelant les derniers sondages qui donnaient encore une avance à la candidate démocrate face au milliardaire républicain.
Une surprise, vraiment? Pas pour tous. «C’est décevant, c’est certain. Mais ce vote s’inscrit dans la ligne d’une trajectoire savonneuse que le monde a empruntée depuis plusieurs années maintenant», commente Sergio Rossi, professeur à l’Université de Fribourg, où il dirige la chaire de macroéconomie et politique monétaire. «Une fois encore, les sondages, journalistes et analystes ont sous-estimé le vote antisystème»,...