«Nous avons au final le sentiment que la solution qui a été proposée a uniquement pour objectif de renforcer l’Hôpital du Jura (H-JU) au détriment de l’Hôpital du Jura bernois», a affirmé vendredi Morena Pozner, membre de Moutier-Prévôté. «Nous n’avons pas à nous préoccuper des hôpitaux d’autres cantons».
Le mouvement antiséparatiste juge qu’il faut étudier d’autres pistes pour assurer la pérennité de l’établissement hospitalier de Moutier comme un partage des missions avec l’H-JU ou une coopération regroupant les cantons de Berne et du Jura et un acteur privé.
«Un dépeçage»
«Pour nous, ce projet, certes embryonnaire, fait clairement fausse route», a affirmé André Piguet lors de la conférence de presse. Ce médecin estime qu’un éventuel changement d’affectation du site aurait des implications pratiques importantes pour le personnel. Il dénonce un «dépeçage de l’actuel hôpital de Moutier».
Cette piste psychiatrique privilégiée par ce groupe de travail qui réunit des professionnels de la santé n’a pas encore été présentée, mais a fait l’objet d’une fuite il y a deux semaines. Elle propose de réduire le nombre de lits dédiés aux soins aigus et à l’EMS pour faire place à une centaine de lits en psychiatrie.
La députée au Grand Conseil bernois Virginie Heyer demande au Gouvernement bernois par voie de motion qu’il trouve la meilleure solution pour le maintien sur le site de Moutier de l’Hôpital du Jura bernois d’une offre de soins aigus. Elle appelle le Conseil-exécutif à assumer ses responsabilités.
Réserves du Conseil-exécutif
Vendredi, le Gouvernement bernois a dit regretter que la solution esquissée par ce groupe de travail fasse l’impasse sur le maintien d’une offre complète des soins somatiques dans la cité prévôtoise. Le Conseil-exécutif prendra position ultérieurement sur ce concept interjurassien de santé mentale.
Il souhaite d’abord avoir une perspective globale des structures bernoises en place et attendre que les répercussions sur la planification des soins aient été étudiées. La psychiatrie pour la partie francophone du canton est regroupée aujourd’hui à la clinique de Bellelay.
Ce concept qui propose d’installer un réseau interjurassien de santé mentale à l’Hôpital de Moutier a été abordé lors d’une séance qui a réuni le conseiller d’Etat Pierre Alain Schnegg et des représentants de quatre institutions cantonales de la santé, dont l’Hôpital du Jura bernois et le Centre hospitalier de Bienne.