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Vingt ans après le séisme, la Suisse aide encore l'Arménie

Le bilan du tremblement de terre qui a secoué l'Arménie en 1988 est terrible: 24 000 morts, 31 000 blessés, un demi-million de sans-abri. A l'époque, un grand élan de solidarité a mobilisé les Suisses. L'aide d'urgence s'est transformée en projets à long terme.

03 déc. 2008, 10:14

«La mission devait en fait durer quatre mois» se souvient Jean-Pierre Bernhardt, de la Fondation suisse pour les enfants atteints de maladie rénale en Arménie (Semra). Vingt ans plus tard, il est toujours actif dans le pays. De la poignée de collaborateurs de l'époque, on est passé à 500 qui travaillent sous l'égide de l'organisation faîtière Arabkir.

L'histoire a débuté quelques jours après le séisme. Une équipe de la Société suisse de néphrologie se rend à Erevan, la capitale arménienne. Menée par le docteur Jean-Pierre Bernhardt, à l'époque médecin-chef de l'hôpital de Porrentruy, elle a pour but de venir en aide aux enfants souffrant de problèmes de reins et qui nécessitent des dialyses.

Une fois le travail lancé «nous avons vu arriver de plus en plus d'enfants souffrant d'insuffisance rénale chronique. Une collaboration sur la longue durée a ainsi débuté», explique le médecin.

La Semra a été créée en 1993 pour couvrir les besoins matériels du programme d'aide. En collaboration avec la Belgique, un hôpital détruit par le tremblement de terre a été reconstruit et affecté à des tâches ambulatoires de prévention et de réhabilitation.

La fondation Aide pour l'Arménie a également vu le jour pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre. Dix ans après sa mise sur pied, elle soutient dix projets d'aide aux enfants handicapés.

Tout a commencé autour de la radio schaffhousoise Radio Munot qui avait organisé une opération de collecte à l'occasion de Noël pour soutenir la population arménienne. Quelque 500 000 francs pour du matériel médical ainsi que 200 tonnes d'habits furent alors récoltés avec l'aide d'autres stations locales.

Le rédacteur en chef à l'époque de Radio Munot, Norbert Neininger raconte qu'il se rendit lui-même sur place pour s'assurer que l'aide récoltée en Suisse parvienne effectivement aux plus nécessiteux. «Une fois sur place, j'ai vu que cette aide n'était pas suffisante», explique aujourd'hui Norbert Neininger. Avec deux autres personnes, il décide de donner le jour à une fondation afin de venir en aide à l'Arménie sur le long terme.

Face aux images en provenance d'Arménie, les Suisses se montrèrent solidaires à l'époque: onze millions de francs furent récoltés par la Chaîne du bonheur lors d'une opération lancée à la suite du tremblement de terre.

A cette somme s'ajoutèrent 6,1 millions supplémentaires versés par les Suisses jusqu'en 1993, date à laquelle le compte spécialement ouvert par la Chaîne fut fermé, indique un responsable, Andreas Rüfenacht. L'argent versé à la Chaîne fut en partie utilisée pour un projet de construction de maisons à Spitak, une localité située près de l'épicentre du séisme. Au total, une centaine de maisons ont été construites dans le cadre de ce projet mené en partenariat notamment avec la Croix-Rouge suisse et Caritas.

Le 7 décembre 1988 dans la république soviétique d'Arménie, la terre tremble pendant 45 secondes. Les villes de Leninakan, Kirovakan et Spitak sont presque entièrement détruites dans ce séisme de 7 degrés sur l'échelle de Richter. Certains bilans font état de 30 000 morts à la suite du drame. /ABU-ats

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