on ne s’étonne pas de voir leurs œuvres se répondre, dans les magnifiques salles de la Fondation Beyeler, à Riehen. Giacometti et Bacon. Un sculpteur et un peintre. Des moyens d’expression et des styles complètement différents. Leur lien n’est pas donné a priori. Et pourtant, la nouvelle exposition de l’institution montre des parallèles étonnamment féconds, en exposant des œuvres puissantes et troublantes.
Dans le plus grand espace, particulièrement spectaculaire, on peut voir ceci: les grandes et maigres silhouettes, étirées à l’extrême, de Giacometti, face à ce tableau de Bacon, hanté par le suicide de son compagnon, «En mémoire de George Dyer», où une ombre s’accroche. On pense à leurs fantômes intérieurs: impossible de regarder ces œuvres sans être profondément touché.
On sait que le Suisse Alberto Giacometti et le Britannique Francis Bacon ont eu des contacts grâce à Isabel Rawsthorne (elle a été l’amante du premier et modèle des...