«Un casque prénommé Yves», l’Air du temps de Sophie Winteler

Mon casque de vélo n’est pas un frigo. N’empêche que désormais, il s’appelle Yves. Comme le prénom du réfrigérateur vedette du film éponyme franchement éponyme franchement barré du Français Benoît Forgeard, qui a ravi une horde de festivaliers au Nifff.

En fait, mon casque se fait la malle tous les mardis. Ou disons plutôt que le mardi, j’oublie régulièrement mon casque quelque part. La dernière fois, il est resté dans une salle de cours. Après avoir écumé magasins et endroits où je pensais l’avoir oublié, je ne l’ai retrouvé que le mardi suivant. Pour, le jour même, le laisser illico en déhérence sur un banc du Jardin anglais, avant d’aller découvrir le fameux «Yves» (et ne remettre la main dessus que 3 heures plus tard). 

Le mardi, n’oublie pas ton casque... Désormais, «Yves» me sauvera. Ce frigo super intelligent, outre la gestion des commissions et in fine de la vie de son propriétaire, est capable de composer des tubes de rap qui le propulsent à l’Eurovision! La scène est d’ailleurs d’anthologie, avec à la place des chante urs nationaux, des appareils ménagers (le morceau façon Rammstein d’un trio de machines à laver allemandes est à hurler de rire). Ce film pose la question de notre rapport à la domotique, à l’intelligence artificielle sur un mode 3e degré qui interpelle au 1er degré.

Mon casque dans tout cela? A défaut d’un frigo bionique et pour rester connectée à mon couvre-chef, je mettrai le mardi une batterie de rappels à  mon téléphone. Ou autrement, moyen mémotechnique: l’avoir baptisé Yves me fait penser au film et à mes oublis . Parions, du coup, qu’ils vont tomber aux oubliettes.