Dans une grande entreprise comme la RadioTélé de service public, les cadres supérieurs de formation technocratique savourent la convergence, les créatifs de la base certainement beaucoup et les nombreux petits et moyens chefs qui lient les uns aux autres choisissent de suivre les chefs en adoptant un prudent silence. Normal! Si le grand meneur est clairvoyant, intelligent, persuasif, Gillles Marchand l'est, cela peut aller à assez grande vitesse même sans réunir les personnels des deux entreprises entre Morges et Genève.
Les sportifs de radio et de TV parfois se heurtent. Ils font ces métiers à composantes principales différentes. Les gens qui s'occupent de culture, plusieurs dizaines en radio, (rôle des musiques), beaucoup moins paraît-il en télévision, viennent de vivre une curieuse expérience. Déjà «Tard pour bar» était-il devenu spectacle parlé que la recherche d'expression culturelle créative, comme l'était il y a trois ans l'émission produite par Laurence Mermoud, ne préoccupait pas beaucoup.
Le mariage de la carpe Couleur 3 avec le motard en lapin n'a pas fonctionné. La lassitude ressentie par son animateur Michel Zendali, qui aurait souhaité procéder à des aménagements, a permis de lui offrir pour la fin de sa carrière un spectacle parlé itinérant en Romandie, ce que «Tard pour bar» aurait dû être à ses débuts.
L'émission qui va remplacer «Tard pour bar» sera-t-elle rafale d'informations culturelles? Il semble qu'un embargo soi jeté sur ce projet, si l'on en croit Michel Zendali, qui s'exprime assez ouvertement dans un numéro récent de «L'Illustré». Un certain nombre de collaborateurs de la RTS s'étonne de la commande passée à l'extérieur de l'entreprise en des temps où la convergence devrait apporter monts et merveilles. C'est en effet Point Prod qui fournit la nouvelle émission clé en mains. Cette société est certes formée d'anciens collaborateurs de la TSR.
Le «mais» personnel de Zendali, certes haut-parleur, et celui de pétitionnaires internes mérite curiosité!