Deux jours après la publication du rapport du Gouvernement jurassien sur l'unité du Jura, le Mouvement autonomiste jurassien (MAJ) a tenu une conférence de presse samedi matin à Delémont. En gros: le MAJ est sur la même longueur d'onde que l'exécutif. Pas question de brûler les étapes, encore moins de mettre les bâtons dans les roues de l'Assemblée interjurassienne.
«Depuis la validation de l'initiative populaire et l'adoption de la loi Un seul Jura par le Parlement jurassien, le Mouvement autonomiste jurassien est sur la même longue d'onde que les autorités cantonales», a expliqué Pierre-André Comte. Le secrétaire général du MAJ joue la carte de la prudence. Foin de déclarations fracassantes. Il y a lieu de marcher sur des œufs, de ne pas froisser la partie adverse. «Jusqu'au rapport de l'AIJ (réd: cet automne), le MAJ évitera toute intrusion dans le débat institutionnel. Nous tenons à garantir la cohésion au sein de la société jurassienne», a insisté Pierre-André Comte.
Depuis le début de l'année, le MAJ a pris langue avec toutes les formations politiques du canton du Jura. Des réunions dites «informelles». Il continuera ce que l'on peut appeler sa tournée électorale en rencontrant prochainement les représentants des grandes associations et des milieux culturels cantonaux. «Si on s'interroge sur la façon dont les gens du sud recevront l'offre de partage de souveraineté de l'Etat jurassien, on doit aussi se questionner sur la manière dont nous la formulerons», a narré le secrétaire du mouvement. C'est en septembre à Delémont, à l'occasion de la Fête du peuple, que le MAJ développera de manière détaillée sa ligne politique à venir. Enfin, le traditionnel débat du MAJ en commémoration du 23 Juin aura lieu le samedi 21 juin au foyer de Saint-Ursanne (16 heures). Il réunira les conseillers aux Etats Anne Seydoux-Christe et Claude Hêche, et les conseillers nationaux Jean-Claude Rennwald, Dominique Baettig et Jean-Pierre Graber. Il s'intitulera «La Question jurassienne, une question suisse: point de vue des élus fédéraux».
«Nous sommes tous des Jurassiens. Alors saisissons l'opportunité qui nous est donnée et ensemble regardons un peu plus loin. Redevons un brin courageux. Et tirons un trait définitif sur les querelles du passé», a lancé Jean-Pierre Chapuis, le secrétaire général adjoint du MAJ. /gst