Même si Jean-Pierre Althaus, qui a repris la gestion de la Cour de Berne des mains de ses parents il y a plus de 30 ans déjà, a fait peu de cas de son futur départ à la retraite, son successeur, Odyle Andrey a cependant déjà été nommée.

Elle reprendra les rênes de ce lieu emblématique pour tous les Neuvevillois dès le mois de juin ou juillet, car certains travaux doivent être effectués avant son entrée en fonction.

«Pour moi, les choses se sont faites assez naturellement. J’en ai discuté avec Hubert Louis, et, après en avoir parlé en famille, j’ai décidé de me lancer. J’ai déposé un dossier complet de candidature, qui a finalement été retenu, puis choisi», confie Odyle Andrey.

A sa connaissance, ils n’étaient d’ailleurs que deux sur les rangs et le candidat débouté n’a pas forcément envie de s’exprimer à ce sujet, si ce n’est pour signifier sa déception.

Quant à Odyle (Odyle avec un y, un choix original de son papa Andrey), elle a hâte de se lancer, même si ce qui l’attend est assez conséquent. «La Cour de Berne dispose d’une patente vigneronne qui impose certaines conditions, et la Ville de Berne a également un règlement qui fixe quelques prérogatives et obligations», explique la future gérante.

Ainsi, elle pourra organiser au maximum 100 manifestations sur l’année, et devra impérativement vendre les vins du domaine de la Ville de Berne. Elle devra en outre continuer à perpétuer la savoureuse tradition de la saucisse au marc, en proposant des soirées où le public pourra venir la déguster.

La cheffe Odyle Andrey proposera, quand elle le pourra, des menus saisonniers et régionaux. Les clients auront le choix entre différents types de services, y compris des menus pour 15 à 80 personnes et des options d’apéritifs pour 15 à 120 personnes.

Trois menus s’offrent à la clientèle. Ces offres reflètent l’engagement d’Odyle Andrey envers une cuisine de saison, qui privilégie les produits locaux. Des plats originaux, reflétant son goût pour la bonne cuisine. Une cuisine qu’elle proposait déjà comme cheffe à domicile, un service qui s’est peu à peu transformé en formule traiteur.

«A table Odyle»

«A la base, je suis bijoutière-sertisseuse, ce qui n’a, dans l’absolu, rien à voir avec le monde de la cuisine», sourit-elle. Toute jeune, elle commence à travailler à la Buvette, et c’est là, en suivant Malou Wunderlin, qu’elle prend goût à l’art culinaire, le goût des bonnes choses.

«Je lui dois beaucoup, elle m’a tant appris! C’est d’ailleurs dans cet état d’esprit, après 15 ans à la Buvette, que j’ai lancé 'A table Odyle' pendant le Covid. Au départ, puisque les restaurants étaient fermés, je proposais d’aller cuisiner chez les gens. Depuis la fin de la pandémie, on fait davantage appel à moi pour des banquets, des anniversaires, des mariages. Et mon concept a évolué en fonction de la demande.»

Bien décidée à relever seule (tout en pouvant compter en tout temps sur le soutien indéfectible de son mari et de ses deux enfants) le défi de la Cour de Berne, elle a cependant demandé certains aménagements aux responsables du domaine de la Ville de Berne, car les installations n’ont pas bougé depuis plus de trente ans.

«Il faudra notamment que tout le système électrique soit remis au goût du jour. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’au départ de Jean-Pierre Althaus, je ne réouvrirai pas immédiatement.»

Elle aura donc un peu de temps pour affûter ses recettes et se préparer en bonne et due forme pour sa première saison à la Cour de Berne. «C’est un sacré défi, mais je me réjouis de le relever, c’est motivant et un peu intimidant également», conclut-elle.

Céline Latscha / Le Journal du Jura

La Neuveville: une nouvelle cheffe à la Cour de Berne, et c’est un vrai bijou!

Gérée depuis plus de 30 ans par Jean-Pierre Althaus, la cave la plus conviviale de la cité sera désormais entre les mains d’Odyle Andrey, qui se réjouit de relever ce défi.