Auteur du film «La Boillat vivra», Daniel Künzi est de retour avec sa caméra dans le Jura bernois pour produire dans quelques mois un nouveau documentaire, consacré à André Bösiger, un libertaire pur et dur, natif de Perrefitte. Un document de 40 minutes pour retracer la vie d'un anarchiste, que le cinéaste a pu rencontrer quelques mois avant sa mort. «J'ai tourné huit heures de film avec lui», raconte Daniel Künzi. «Il faisait très chaud, mais il ne voulait même pas boire de l'eau»...
Trait de caractère de cet homme, athée, allergique à toute autorité et libertaire jusqu'au bout des ongles. Né en 1913, André Bösiger a quitté très jeune la région pour s'établir à Genève et y rencontrer Lucien Tronchet. Ce dernier lui a fait connaître l'anarchisme, mouvement auquel il restera fidèle jusqu'à sa mort. André Bösiger a vécu les événements genevois de 1932, où l'armée avait tiré sur la foule, fait plusieurs séjours en prison, pris fait et cause pour les anarchistes espagnols, hébergé des indépendantistes algériens et des insoumis de l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Avant de s'éteindre dans la discrétion à Genève, en 2005.
«Les anarchistes actuels le tiennent pour leur vénérable ancêtre» explique encore Daniel Künzi. «Le parcours de ce rebelle hors du commun force l'admiration». La sortie «d'André Bösiger, anarchisme mode d'emploi» est prévue pour début 2008. Le tournage est terminé, et le cinéaste s'attaque actuellement au montage. Et l'infatigable Daniel Künzi a encore un autre documentaire sur le feu, consacré à un pilote bâlois pendant la guerre civile espagnole. /mpr