Votre publicité ici avec IMPACT_medias

«C'est une autre vie qui s'écoule»

09 juil. 2011, 08:33

Dans le vallon de Saint-Imier, les sources de la Petite et de la Grande Doux sont parmi les plus belles curiosités naturelles qu'on puisse admirer sur le parcours de la Suze. Ce n'est pas Paul-Arthur Vaucher, qui a présidé aux destinées de Cormoret entre 1956 et 1963 et actuel doyen de la commune, qui nous contredira. «L'endroit est méconnu parce qu'il faut marcher pour l'atteindre. Cette discrétion me plaît beaucoup. C'est un peu une autre vie qui s'écoule en ces lieux.»

Pour découvrir la Doux, empruntez à l'ouest du village le chemin qui longe la ligne de chemin de fer de Cormoret en direction de Villeret. Ce tronçon, tout à découvert, peut prendre des allures de chemin de croix en plein été, mais ne vous laissez pas décourager trop vite. Après avoir passé devant la ferme abandonnée du Torrent, la balade prend une tout autre tournure.

Moyennant un petit détour d'une cinquantaine de mètres avant d'emprunter un tourniquet, on découvre tout d'abord, à l'abri des regards, la source de la Petite Doux, nichée à l'orée de la forêt, à hauteur du portique qu'il s'agit à présent de franchir. Devant vous, un carré d'orties et, en contrebas, un pont de bois. De là, on entend encore la route cantonale. Il suffira pourtant de quelques pas pour se retrouver au cœur même d'une forêt moussue, complètement déconnectée des réalités de ce monde. «Vingt mètres après la table de pique-nique, on ne voit plus et on n'entend plus le train, ni les véhicules qui circulent sur la route cantonale», commente Paul-Arthur Vaucher. «On est plongé dans le silence d'une nature sauvage et paisible à souhait.»

Pour trouver l'autre résurgence, celle de la Grande Doux, il y a là un sentier qui se fraye une voie au fond d'un petit vallon puis s'élève dans le versant boisé pour rejoindre un chemin forestier. De là, il est facile de rejoindre le village de Cormoret ou celui, un peu plus éloigné, de Villeret en traversant le pâturage du Droit.

La Grande Doux ne serpente que sur quelques centaines de mètres entre sa source et la Suze. Mais la petite gorge qu'elle a creusée, les falaises qu'elle a modelées et les mélodies aquatiques des cascades valent vraiment le déplacement. Ici, l'ombre et la lumière jouent avec les reflets des eaux du ruisseau.

Paul-Arthur Vaucher se souvient qu'enfant déjà, il se rendait très souvent à la Doux. «La source jaillissait de la roche deux mètres plus haut qu'aujourd'hui, signe que la nappe phréatique baisse gentiment.» Ces jours quasiment à sec, la Grande Doux prend des allures jamais vues. L'eau s'y fait rare. «En raison du réchauffement climatique», estime Paul-Arthur Vaucher. «C'est un signal grave. Mais pour le moment, la forêt est belle. Il reste un fond d'humidité.» Il est vrai que si, à ras du nez, le paysage n'est pas aussi envoûtant que d'habitude, la forêt environnante offre un magnifique cadre de verdure. D'énormes épicéas, de vieux sapins et des hêtres occupent le fond du vallon et s'élancent vers le ciel à la recherche de lumière. Ici, il y a rarement foule. Ce sont surtout les habitants du village et les férus de nature qui viennent se balader dans cette oasis forestière. Comme beaucoup, Paul-Arthur Vaucher apprécie la Doux tout au fil de l'année. «Elle offre un autre aspect à voir à chaque saison.»

Accès: depuis Cormoret. Viser le Torrent, entre Cormoret et Villeret.
Durée: 1 heure.
Distance: 4 kilomètres.
Dénivellation: 100 mètres.
Option: la balade peut se poursuivre jusqu'à Villeret ou se prolonger en empruntant le sentier «Binding», clairement signalé le long du chemin forestier qui revient sur Cormoret.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias