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Les grottes de Saint-Béat rejettent des eaux rugissantes et légendaires

. Au cœur de la montagne, près d'Interlaken, est nichée une caverne qui fut pendant des siècles un lieu de pèlerinage mythique. Destination romantique ou encore paradis des spéléologues, les grottes de Saint-Béat sont un monde à part où l'on perd la notion du temps et le sens de l'orientation au milieu d'un ruisseau mugissant

16 juil. 2009, 10:19

Accroché dans le flanc d'une falaise du massif du Niederhorn, le site des grottes de Saint-Béat vous accueille avec deux chutes spectaculaires. Très touristique, le lieu fascine par sa situation: la vue sur les eaux turquoise du lac de Thoune et les Alpes bernoises est remarquable à travers les très belles arches de pierre du bâtiment d'entrée.

Les grottes de Saint-Béat servaient déjà d'abri pour les populations du néolithique comme l'ont révélé les fouilles effectuées. La cavité tire son nom de saint Beatus, un moine irlandais venu convertir les Helvètes au christianisme au 6e siècle. Selon la légende, il vécut en ermite dans une excavation bordant la grotte après en avoir fait fuir son locataire: un féroce dragon qui terrorisait la population. Ce mythe fit de l'endroit un important lieu de pèlerinage jusqu'à la Réforme en 1528.

Durant plus de 200 ans le lieu fut déserté, avant qu'au 18e siècle l'Oberland bernois ne commence à attirer l'attention des peintres, des naturalistes et des premiers touristes romantiques. Les grottes de Saint-Béat redeviennent une halte incontournable pour les voyageurs. Goethe, Lord Byron, Richard Wagner ou encore Mme de Staël s'y rendront. Plusieurs personnes tenteront de pénétrer le plus loin possible dans ce conduit aux passages souvent très étriqués.

La partie accessible aux visiteurs, telle qu'elle est aujourd'hui, a été ouverte au public en 1904. Elle se présente sous la forme d'un long boyau sur près d'un kilomètre, résultat d'une érosion engendrée par les eaux de pluie des millénaires durant. De nombreux aménagements ont été nécessaires, notamment là où les passages ne mesuraient pas plus de 50 cm de haut.

Le long d'un chemin assez étroit mais bien aménagé se succèdent salles et petits lacs limpides, où de fines stalactites et stalagmites se reflètent avec magie. La stalagmite Koh-i-noor est la plus célèbre concrétion des grottes. Vieux de 40 000 ans, ce «bijou» doit son nom au célèbre diamant qui pare la couronne de la famille royale britannique.

L'itinéraire passe également devant la grotte du capitaine. Celle-ci a été baptisée ainsi en l'honneur de son découvreur en 1848, le colonel Johann Knechtenhofer, hôtelier et premier capitaine de bateau sur le lac de Thoune. Avec ses trois matelots, il lui a fallu plus de quatre heures et demie pour atteindre l'endroit et revenir en rampant sur le ventre, équipé d'un matériel sommaire.

Dans la grotte du Dôme, 400 m de roches en ligne verticale nous séparent de Beatenberg, «le plus long village du monde», qui s'étend sur quelque 7 km. Tout le trajet est parsemé d'énormes failles par lesquelles l'air frais se faufile et l'eau de pluie s'infiltre. Cette dernière emporte d'ailleurs avec elle des spores à l'origine de fougères et de mousses.

Mais le charme des grottes de Saint-Béat réside surtout dans son ruisseau remarquable d'impétuosité qui accompagne le visiteur sur une bonne partie du parcours. Le débit du Beatenbach peut être torrentiel en période de crues, atteignant parfois plus de 750 litres /seconde dans un vacarme assourdissant.

Après avoir pénétré près d'un kilomètre dans la montagne et gagné 86 mètres de hauteur, le chemin effectue une boucle dans un splendide enchevêtrement de roches au milieu desquelles gronde le torrent. C'est le «Hexenkessel» ou chaudron de la sorcière. Le spectateur a ici atteint le point le plus profond de la galerie. A partir de là s'ouvre un monde encore plus mystérieux, seulement connu des spéléologues... /NPA

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