"Cette initiative serait, en fait, plutôt contre les familles", a indiqué Laurent Kurth, puisqu'elle obligerait les cantons à accorder à toutes les familles la déduction fiscale accordée aujourd'hui à celles qui confient la garde de leurs enfants à des tiers.
Contradictoire, le message du président du Conseil d'Etat, qui répondait mercredi au Grand Conseil à une question des députés Roby Tschopp (Verts) et Daniel Ziegler (POP)? Pas du tout. En fait, le canton a estimé ce que l'adoption, le 24 novembre, de l'initiative UDC dite "Pour les familles" coûterait à l'Etat et aux communes.
Entre 40 et 80 millions
Un montant calculé un peu à la louche, qui fait néanmoins état de dizaines de millions de francs: entre 40 et 80 millions pour l'Etat et entre 20 et 40 millions pour les communes.
Insupportable pour les finances publiques. Donc, "pour le canton de Neuchâtel, la seule manière d'éviter les pertes, ce serait de limiter le montant des déductions accordées", n'a pas hésité à dire Laurent Kurth. Mauvais, donc, pour les familles neuchâteloises au final...
Les montants articulés ont été repris ce jeudi matin par le Parti socialiste neuchâtelois, qui a présenté ses arguments contre l'intiative. Pour le conseiller national Jacques-André Maire, "en cas d'acceptation de l'initiative, à Neuchâtel, il est fort probable que l'on doive diminuer drastiquement le montant des frais de garde déductibles, alors qu'on vient de l'augmenter". Par ailleurs, "ces pertes viendraient alourdir les différents programmes d'économies en cours dans plusieurs cantons. Des tour de vis s'annoncent dans les prestations complémentaires, les soins à domicile, les tailles des classes et les écolages."
Le retour de la femme au foyer
Pour Coralie Moreira-Schaffter, des femmes socialistes neuchâteloises, cette initiative, qui "peut paraître attrayante de prime abord, est en réalité trompeuse et rétrograde, car elle promeut le retour de la femme au foyer alors que dans de nombreuses familles, la décision de ne plus travailler est une prise de risque! Le PS refuse le modèle unique et traditionnel de la famille bourgeoise."