Forte de 965 habitants, la commune de Lignières ne compte pas moins d’une vingtaine d’exploitations agricoles. Il faut dire que ce lieu est aussi propice à la détention d’animaux qu’à la production de cultures en tous genre. A l’exception d’une ou deux, l’ensemble des exploitations cultivent des céréales ou des plantes oléagineuses tel le colza.
Selon l’ordonnance fédérale sur les zones agricoles, la superficie du territoire de Lignières est classée en zone de "montagne 1". Une classification qui concerne 10% des surfaces agricoles du canton, dont une bonne partie de La Béroche.
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Classé en catégorie "montagne 1"
Concrètement, côté paiements directs, une exploitation peut, dans de tels secteurs, percevoir entre 20'000 et 30'000 francs annuellement, selon un système de calcul standarisé. Le maxima, toutes catégories confondues, sachant que la classification la plus élevée est fixée à «montagne 4» plafonnée à 70'000 francs.
Dans le canton de Neuchâtel, la gradation s’arrête à "montagne 3". Un cas déjà rarissime. Positionnée entre deux zones (plaine et montagne), la commune de Lignières ne peut se cacher d’être privilégiée en matière d’agriculture. Une grande variété de cultures peut y être réalisée et plusieurs agriculteurs possèdent également des terrains en plaine.
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Les élevages bovins, pour leur part, sont favorisés en raison, notamment, du lait vendu à un prix au-dessus du prix standard au fromager du village, spécialisé dans la production de gruyère. Et en sus de cela, les paysans perçoivent des paiements directs plus importants que ceux de leurs confrères de la plaine toute proche.
Travail en commun
S’il le reconnaît, le directeur de la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture (Cnav) n’attribue pas la quantité d’exploitations agricoles de la commune à ce seul avantage. Yann Huguelit souligne "le dynamisme" dont font preuve les paysans de Lignières dans la réduction des coûts de production notamment en achetant des machines en commun ou en réalisant ensemble certaines récoltes comme la betterave fourragère.
"Et ceci depuis près de deux générations", souligne le directeur de la Cnav. Selon lui, une telle structure permet de "fédérer les agriculteurs entre eux". Une solidarité leur permettant aussi de souffler un peu et de prendre des vacances. Les privilèges ne tombent pas toujours du ciel, parfois il faut savoir les créer.