Avec l'entrée en lice de Pascal Broulis, on devrait avoir fait le tour des candidatures sérieuses. Si Fulvio Pelli laisse planer un doute sur ses intentions, tous ses proches s'accordent à dire qu'il ne souhaite pas se porter candidat. Il reste en embuscade pour, en cas de besoin, assurer le maintien du deuxième siège radical-libéral au Conseil fédéral. Jusqu'ici, ce siège n'a été menacé que verbalement par le PDC, au nom d'une arithmétique un peu chipoteuse: il ne s'agit que d'un ou deux pourcents. Mais aucune personnalité ne s'est encore lancée dans la course, la plus crédible - Urs Schwaller - étant hypothéquée par sa représentativité jugée trop peu latine. Le groupe radical-libéral des Chambres n'aura toutefois pas la tâche facile pour former un «ticket» à deux noms, si telle est bien son intention. Non pas qu'il hésiterait beaucoup à éliminer Christian Lüscher, qui a encore l'âge de passer un tour. Mais parce que les trois autres seront difficiles à départager en raison de leur expérience et de leurs qualités. S'il fallait malgré tout tenter un pari, on le ferait sur Martine Brunschwig-Graf et Didier Burkhalter. En plus de leurs atouts personnels, tous deux sont connus à Berne, où leur efficacité est reconnue. Et c'est bien le Parlement qui élit les conseillers fédéraux. Pascal Broulis n'a pas cet avantage: sa notoriété n'a pas dépassé la Sarine. Mais son côté bonhomme ne doit pas tromper: il peut venir brouiller les cartes. S'il parvient à faire connaître son action à l'exécutif vaudois, il sera un adversaire de taille. Mais le temps est court. Et, à 44 ans, lui aussi peut encore patienter.