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Vaud: la conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro fait interdire un livre très critique envers elle

Vous ne trouverez pas dans votre librairie «Une conseillère d’Etat ne devrait pas dire ça», un livre de 190 pages écrit par le journaliste Fabien Dunand. La ministre vaudoise a fait bloquer sa publication de l’écrivain controversé, sous enquête pour diffamation et calomnie dans une autre affaire.

27 mars 2019, 15:40
L'ouvrage est très critique envers Jacqueline de Quattro (archives).

La justice interdit provisoirement la publication et la diffusion d’un livre de Fabien Dunand consacré à Jacqueline de Quattro. Cet ouvrage de 190 pages critique avec virulence l’action de la conseillère d’Etat vaudoise.

A la demande de la cheffe du Département de l’environnement et du territoire (DTE), le Tribunal de l’Est vaudois a ordonné mardi des mesures superprovisionnelles concernant l’ouvrage «Une conseillère d’Etat ne devrait pas dire ça». En clair, la Cour interdit, sous peine d’amende, de publier, distribuer et promouvoir le livre, explique mercredi la conseillère d’Etat dans une note aux rédactions.

Le tribunal a également ordonné le retrait immédiat du commerce de l’ouvrage. Une décision qui reste valable jusqu’à la décision sur la requête de mesures provisionnelles, déposée par Mme de Quattro.

Nom et image

La conseillère d’Etat a requis de la justice les mesures provisionnelles en raison de l’utilisation non autorisée de son image et de son nom. La présentation de la couverture du livre, et donc de la publicité concernant celui-ci, porte à confusion, note-t-elle.

Elle laisse à penser que Mme de Quattro en serait l’auteure, ou y serait associée d’une manière ou d’une autre. Ce qui n’est pas le cas, relève la note aux médias.

Diffamation

La conseillère d’Etat ne fera pas d’autre commentaire sur ce livre. Dans sa note, elle rappelle que M. Dunand «fait l’objet d’une enquête pénale pour diffamation et calomnie». Elle fait référence à l’affaire qui oppose le promoteur Bernard Nicod au groupe Orllati. Dans ce cadre, Fabien Dunand, ancien rédacteur en chef de «24 heures» avait déjà accusé Mme de Quattro de conflits d’intérêts.

Dans un communiqué, Fabien Dunand et les éditions Attinger rétorquent que «tout ce qui est raconté dans ce livre a été dit, soit dans les médias, soit sur le site Facebook de la conseillère d’Etat, soit au cours des séances du Grand Conseil, sur la base du Bulletin officiel du Parlement cantonal».

«Atteinte à la liberté d’expression»

«Sans motivation, la censure préalable, même provisoire, de ce livre est déjà une lourde atteinte à la liberté d’expression dans une démocratie ancienne et respectueuse de la diversité des opinions», poursuit le communiqué.

M. unand estime que «c’est la justice qui dira in fine si ce livre peut être publié et lu par les Vaudoises et les Vaudois, qui sont des citoyens suffisamment formés – eux qui votent régulièrement sur les grandes orientations politiques du pays –  pour se faire une idée par eux-mêmes du contenu d’un livre, qui ne contient que des faits».

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