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Valais: accusé de viol, l’ancien tennisman Yves Allegro risque 4 ans de prison

Accusé de contrainte sexuelle voire de viol suite à des faits qui remontent à 2014, l’ancien tennisman valaisan Yves Allegro s’est présenté devant le Tribunal de Sierre ce lundi. La procureure Corinne Caldelari a requis quatre ans de prison ferme. Le verdict sera connu mardi à 16h30.

09 déc. 2019, 09:58
/ Màj. le 09 déc. 2019 à 13:10
Yves Allegro a choisi de ne pas s’exprimer avant le début de son procès.

La procureure Corinne Caldelari a requis quatre ans de prison ferme envers Yves Allegro pour viol et contrainte sexuelle. L’ex-tennisman a comparu lundi devant le Tribunal d’arrondissement de Sierre. Il se dit innocent. Le verdict sera connu mardi à 16h30.

Au cours d’une audience qui s’est déroulée à huis clos (seuls les journalistes étaient tolérés), les défenseurs du tennisman valaisan ont plaidé l’acquittement Leur client âgé de 41 ans n’est pas coupable, selon eux, et doit être acquitté des délits de contrainte sexuelle, voire de viol.

 

 

Les faits remontent à une réunion d’entraîneurs de Tennis-Europe en octobre 2014 à Tallin (Estonie). Il est accusé de n’avoir pas eu un comportement adéquat envers l’une de ses collègues de la délégation autrichienne, suite à une soirée trop alcoolisée. Les faits qui lui sont reprochés se seraient intégralement déroulés dans la chambre d’hôtel de l’ex-joueur de l’équipe de Suisse de Coupe Davis.

Un trou noir

Yves Allegro dit avoir perdu la notion du temps. «Mon dernier souvenir, c’est d’avoir bu un shoot d’alcool (ndlr : un cocktail local) puis de m’être lancé sur la piste de danse», a-t-il raconté au président du tribunal, Stéphane Epiney. «Je me rappelle ensuite m’être réveillé le lendemain peu avant 8 heures, un peu perdu. J’ai alors compris que le second lit était défait et trouvé une chaussette et un t-shirt».

Le Valaisan estime «cette situation inconcevable. Je n’ai jamais été violent avec quiconque.» L’un de ses avocats, Pierre-Damien Eggly, a ainsi plaidé l’acquittement. «Ce dossier aurait dû être classé. Mon client veut que ça se termine.»

 

 

Pour l’homme de loi, l’instruction de la procureure a été partiale. L’avocat s’est notamment étonné que le téléphone portable de la plaignante n’ait pas été remis au Ministère public. Il a rappelé que l’accusé et la plaignante n’ont pas été les seuls avoir eu un black-out, lié à l’absorption d’alcool. Ce fut également le cas d’un autre membre de la délégation suisse.

Excuses par SMS

Le lendemain, l’ancien vainqueur de trois tournois de double sur le circuit professionnel s’est excusé par SMS d’un comportement qui «n’avait rien de gentleman», comme le révèle l’acte d’accusation. «La situation m’avait mis mal à l’aise par rapport à ma copine», a-t-il rappelé.

Ce n’est que 48 heures plus tard que des souvenirs de cette soirée sont progressivement revenus à la plaignante, dispensée de comparaître. Elle dit avoir pris conscience d’une possible agression sexuelle après avoir ressenti de vives douleurs et découvert des bleus sur tout le corps. Le rapport fait état de diverses blessures et hématomes pouvant être liés à des chocs avec des objets contondants.

«Yves Allegro ne se souvient de rien. Sa victime, elle, se souvient que trop bien, notamment de la brutalité de la situation. Elle n’oubliera probablement rien», a résumé, dans son réquisitoire, la procureure. Pour Corinne Caldelari les divers rapports médicaux confirment également les propos de la plaignante. Un avis loin de convaincre l’avocat d’Yves Allegro.

Pour la procureure, l’accusé doit «répondre de viol et de contrainte sexuelle». Un avis partagé par l’avocat de la plaignante. Le Ministère public a ainsi requis quatre ans de prison ferme. «Non, Yves Allegro n’est pas la victime dans cette affaire. Non, il ne s’agit ni d’une hallucination, ni d’une invention. Le seul élément qui plaide en faveur de l’accusé, c’est son absence d’antécédents judiciaires», a-t-elle conclu.

Suivi psychologiquement – à l’instar de la plaignante – sans que cela ne réduise son aptitude au travail, Yves Allegro dit «avoir vu certains contrats personnels et son rapport avec Jeunesse et Sports être mis en suspens», depuis que l’affaire est sortie au grand jour.

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