Les militants ont fait le compte. Leur initiative réclamait 450 francs par mois pour tous les enfants et jeunes en formation, sans exception et partout en Suisse. Et que propose le contre-projet? Deux cents francs par enfant et 250 pour la formation, à l'exception des enfants de parents indépendants. Avec indexation.
Le contre-projet constitue une amélioration pour les enfants dans dix-sept cantons et pour les jeunes en formation dans vingt-quatre cantons. Et pour toutes celles et ceux qui travaillent à temps partiel. «On peut donc soutenir sans réserve cette solution», en a conclu le syndicat, qui prend dès aujourd'hui la tête de la campagne.
Car il y aura campagne: le contre-projet du Parlement (loi sur les allocations) est attaqué en référendum par les milieux patronaux, Union suisse des arts et métiers en tête. Le peuple se prononcera donc, en principe cet automne. Et le souci des syndicats était de ne pas diviser les partisans d'allocations améliorées.
Président des syndicats chrétiens (affiliés à Travail. Suisse), Meinrado Robbiani le souligne: bien que le contre-projet représente un «compromis modéré», il n'a passé le cap du Parlement que de justesse. S'il est, en plus, contré par un référendum, c'est que la lutte sera rude. Bref, «il faut serrer les rangs», dit-il.
Présenter deux textes au peuple (450 francs et 200 /250 francs), c'est risquer la confusion et la division. «Il a fallu 15 ans pour arriver à ce premier résultat, on ne peut pas le compromettre et remettre 15 ans pour élaborer un nouveau projet: les familles attendent», renchérit Max Haas, du syndicat Syna.
Hugo Fasel précise que le maintien de l'initiative comportait un autre risque. Le Conseil fédéral, qui fixe les votations, pouvait très bien accroître la confusion en prévoyant deux dates différentes, puisque l'initiative est constitutionnelle et que le contre-projet est indirect (législatif). Et comme il est opposé aux deux textes / FNU