Une vingtaine de loups seront en Suisse cet été

10 juin 2010, 04:15

De 15 à 20 loups seront présents en Suisse cet été. Les subventions pour la protection du bétail seront désormais focalisées sur les chiens de berger. Les moyens à disposition sont légèrement supérieurs à l'an passé, a annoncé hier l'Office fédéral de l'environnement (Ofev).

L'an dernier, onze loups différents ont été identifiés dans autant de cantons. De plus, des indices de passage d'autres individus ont été relevés. Le concept loup de 2008 reste valable, a précisé Thomas Briner, de la section chasse, faune sauvage et biodiversité en forêt de l'Ofev: seuls pourront être abattus les carnassiers qui ont tué 25 moutons en un mois ou 35 en quatre mois. Pour limiter les éventuels dommages, la Confédération octroie des subventions aux éleveurs pour la mise en place de mesures de protection. Les moyens financiers sont limités même s'ils sont en légère augmentation: 830 000 francs sont disponibles cette année contre 800 000 en 2009.

Une aide initiale de 500 francs est versée pour l'achat d'un chien puis 1000 francs par an pour son entretien. Comme les chiens interviennent de plus en plus sur des alpages qui ne sont pas gardés en permanence, un forfait allant de 1000 à 2000 francs a désormais été fixé pour les frais d'encadrement supplémentaires. L'Ofev n'octroiera en revanche plus de contributions pour les bergers en plus des contributions d'estivage: la gestion des troupeaux d'ovins constitue foncièrement une activité agricole et est, à ce titre, régie par l'ordonnance sur les contributions d'estivage. Le WWF n'a pas tardé à réagir: à ses yeux, la Confédération affaiblit la protection des moutons et des chèvres. On sait depuis une année que le soutien financier ne suffira pas: au lieu de développer une stratégie d'avenir et accorder davantage de moyens, les offices fédéraux discutent de leurs compétences respectives.

Près de 250 000 moutons paissent sur les alpages helvétiques en été, dont la moitié sous la garde de bergers. Pour Pro Natura et le WWF, même 830 000 francs ne suffisent de loin pas pour les protéger, si l'on veut désamorcer le débat autour du loup.

Sur la question, les émotions sont bien plus vives que les dégâts, souligne Thomas Briner: chaque année, 10 000 moutons périssent par accident, maladie ou chutes alors que 200 sont tués par des loups. 90% de ces attaques ont lieu dans des troupeaux non gardés. /ats