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Une grève est envisagée

Depuis la publication des comptes 2005, le personnel est amer. Il risque de nouvelles déconvenues avec la réforme de l'administration. L'idée d'une grève fait son chemin

11 févr. 2006, 12:00

uand Hans-Rudolf Merz a annoncé que les comptes 2005 de la Confédération se soldaient par un déficit de 100 millions de francs au lieu des 1800 millions inscrits au budget, le sang du personnel fédéral n'a fait qu'un tour. «Nous nous sommes fait pigeonner», se sont-ils exclamés.

Les syndicats de la branche n'ont en effet obtenu qu'une gratification en lieu et place de l'adaptation au renchérissement qu'ils réclamaient. Ils soupçonnent le Conseil fédéral d'avoir volontairement qualifié la situation financière de mauvaise pendant les négociations. Or, soulignent-ils, le personnel fédéral a déjà contribué au rééquilibrage du budget avec une compression significative des effectifs.

865 emplois supprimés

Amorcée durant l'exercice 2004 avec la disparition de 379 postes, la baisse des effectifs s'est poursuivie l'an dernier avec la suppression de 865 emplois. Fin 2005, la Confédération comptait quelque 33.290 collaborateurs (équivalents plein temps), mais ce chiffre devrait passer sous la barre des 30.000 en 2010, car 4000 suppressions d'emploi supplémentaires sont prévues d'ici là.

Or, la pression sur les effectifs et les salaires s'accompagne d'une pression sur les conditions de travail. La loi sur le personnel de la Confédération, qui a remplacé le statut des fonctionnaires en 2002, est en effet remise en cause par une large partie de la droite. «Il est presque impossible de procéder dans un délai raisonnable aux restructurations nécessaires», affirme le conseiller national Bruno Zuppiger (UDC/ZH). Voilà pourquoi il a déposé fin 2004 une motion qui demande au Conseil fédéral d'aligner le droit du personnel sur le code des obligations.

Les représentants du personnel comptaient sur le rejet pur et simple de ce texte par le gouvernement. «Une réponse négative avait été préparée en collaboration avec le Département des finances, indique Fred Scholl, secrétaire général suppléant de l'Association du personnel de la Confédération. Elle s'appuyait sur l'entrée en vigueur il y a quatre ans d'une loi que tout le monde qualifiait de moderne. Or, cette réponse n'est pas sortie des tiroirs de Hans-Rudolf Merz».

Pour Fred Scholl, la preuve est faite que le grand argentier, patron du personnel fédéral, n'est pas un partenaire social fiable. La défiance est d'autant plus forte que dans l'intervalle, le chef du Département des finances a mis en branle une vaste réforme de l'administration. Ce projet comporte un chapitre sur le personnel qui fixe comme objectif une simplification des procédures. On n'est pas très loin de la motion Zuppiger.

Aux yeux de Fred Scholl, le problème n'est pas tant le transfert éventuel des normes législatives dans une convention collective de travail que le responsable du projet. «Cette partie de la réforme de l'administration a été confiée à Christoph Blocher. Or, son objectif est de pouvoir licencier le personnel dans les trois mois en supprimant les possibilités de recours actuelles.»

La résistance sera d'autant plus forte qu'une autre tuile menace le personnel fédéral: une baisse des prestations du 2e pilier due à la réforme de la caisse de pension Publica. La coupe est pleine.

A l'avenir, les employés de la Confédération ne se contenteront plus de descendre dans la rue, comme en décembre. Ils ne parlent pas encore de grève, mais le tabou est en train de tomber. / CIM

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