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Un pionnier africain est décédé

12 juin 2007, 12:00

Le cinéaste sénégalais Ousmane Sembène est décédé samedi à Dakar à l'âge de 84 ans, a-t-on appris dimanche auprès de son entourage. Il est considéré comme l'un des pionniers du cinéma africain.

«Il a souffert, mais il est mort dignement», a indiqué son assistant Clarence Delgado avant de préciser qu'Ousmane Sembène était «malade depuis décembre» et qu'il était décédé à son domicile. Né en janvier 1923 dans une famille de pêcheurs de Ziguinchor, en Casamance (sud), Ousmane Sembène a réalisé depuis 1963 une dizaine de films.

De «Borom sarret» (1963), racontant une journée dans la vie d'un pauvre transporteur, à «Mooladé», plaidoyer contre l'excision et hommage aux femmes, en passant par «Le Mandat» (1968), «Ceddo» (1976), sa filmographie montre un «cinéma progressiste profondément populaire», selon plusieurs critiques. Son premier long-métrage, «La Noire de...», est considéré comme le premier long-métrage négro-africain.

Ousmane Sembène a été récompensé à deux reprises au festival de Venise. Il a reçu le prix de la critique internationale pour «Le mandat» en 1968, et le prix spécial du jury en 1988 pour «Le camp de Thiaroye», un film retraçant la violente répression de tirailleurs sénégalais réclamant leur solde par l'armée française. Egalement écrivain, il était membre fondateur du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), organisé tous les deux ans.

Ousmane Sembène devait être inhumé hier à Dakar, a indiqué Clarence Delgado. L'ancien président sénégalais et actuel secrétaire général de la francophonie Abdou Diouf a estimé dimanche que l'Afrique perdait «l'un de ses plus grands cinéastes» et un «fervent défenseur de la liberté et de la justice sociale». «Il a su, avec le talent immense qui le caractérisait, dépeindre un continent fier de sa culture tout en dénonçant les injustices qui perdurent», a ajouté Abdou Diouf. /ats-afp

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