Les deux dernières éditions se sont soldées par des «pertes importantes», dit le secrétaire général du festival Mathieu Jaton. En clair, un déficit de quelques centaines de milliers de francs en 2004 et en 2005. Il était même de 750.000 francs en 2002. Une météo fraîche et pluvieuse influence considérablement la fréquentation et donc celle des 55 bars et stands de nourriture répartis sur le site. L'an dernier, il y eut aussi les travaux du tunnel de Glion. Cette année, «la Coupe du monde représente une nouvelle inconnue», redoute Mathieu Jaton.
Malgré ces résultats comptables décevants, pas question pour l'heure de remettre en cause les principes directeurs du festival, ni son gigantisme. «Si nous voulions faire de l'argent avec, nous nous y prendrions autrement. Nous sommes une fondation à but non lucratif et considérons le festival d'abord comme un événement musical et touristique.»
Pour cette 40e édition, les promoteurs disposent de 18,2 millions de francs. Un record. Il s'agit même du budget le mieux doté de Suisse pour un festival musical. «Nous faisons de gros efforts de rationalisation des coûts, explique Mathieu Jaton. Cela dit, certains postes ont beaucoup augmenté, comme les cachets, les transports ou les infrastructures. En outre, je rappelle que le festival dure seize jours. Et puis, notre offre s'est élargie avec un nouveau club contigu au Miles Davis Hall.»
A quelques jours du début du marathon musical, près de la moitié des soirées payantes affichent complet malgré des prix parfois très élevés. C'est beaucoup mieux que lors des éditions précédentes. Pour chacun de ces concerts toutefois, entre 50 et 100 billets seront mis en vente le soir même aux caisses.
Ce succès de la billetterie s'explique par la programmation éclectique et par la trentaine de concerts proposés en exclusivité suisse. Le public s'est rué aux rendez-vous donnés par Paolo Conte, Black Eyed Peas, Massive Attack, Al Jarreau, Tracy Chapman, Bryan Adams, Gotan Project, Sting, The Strokes, Deep Purple ou sur les trois soirées Santana.
Les organisateurs espèrent vendre 100.000 billets et attirer 240.000 spectateurs grâce à de multiples animations musicales gratuites. Ce sont par exemple les 200 concerts en plein air, des ateliers offrant au public d'approcher d'illustres musiciens ou des compétitions pour jeunes pianistes, guitaristes et vocalistes. Les amateurs de football ne sont pas ignorés. Des écrans montreront en direct les demi-finales et la finale de la Coupe du monde.
Un coffret commémoratif contenant deux DVD, deux CD et un ouvrage de 1500 pages devait sortir ces jours. La parution a été retardée, en principe jusqu'en septembre, car son auteur Perry Richardson et Claude Nobs souhaitent inclure des souvenirs de la 40e édition dans cet ouvrage étonnant. / PHT-ats