Le résultat de 2004 était gonflé par la dissolution de la provision de 21,1 milliards de francs pour la cession des actifs libres, ceci en vue de la distribution du produit des ventes d'or.
L'institut d'émission monétaire dit avoir profité en 2005 du cumul «exceptionnel» de fluctuations favorables sur les marchés. Les fortes hausses du prix de l'or et du cours du dollar ont ainsi généré des plus-values importantes, précise le communiqué publié hier. Le prix du kilo d'or a en effet bondi de 36% l'an dernier. Comme la BNS place un quart de ses actifs en or, elle a bénéficié d'une plus-value de 7,4 milliards de francs, contre une perte de 0,9 milliard subie sur l'exercice précédent.
Les placements en monnaies étrangères représentent pour leur part la moitié des actifs. Ils ont permis de dégager 5,3 milliards de francs, contre 1,2 milliard en 2004. Dans le détail, les intérêts, dividendes et gains de cours ont rapporté 2,8 milliards de francs, contre 3,2 milliards auparavant. L'évolution des cours de change a par contre fait gagner 2,5 milliards, alors qu'elle avait fait perdre 2 milliards l'année précédente. Les trois quarts de ces plus-values proviennent de la hausse du dollar.
La BNS doit constituer des provisions pour maintenir les réserves monétaires au niveau requis par la politique monétaire. Un montant de 0,8 milliard a été provisionné en 2005, ce qui laisse au final un bénéfice distribuable de 12 milliards de francs.
Une convention a été passée en 2002 et s'étend jusqu'à fin 2012, stipulant la distribution d'une somme fixe de 2,5 milliards de francs par an à la Confédération et aux cantons.
Quant aux actionnaires, ils recevront un dividende de 6 %, soit le maximum légal. Le total du dividende versé se chiffre ainsi à 1,5 million de francs. La Banque nationale compte près de 2500 actionnaires. Cantons, banques cantonales et pouvoirs publics détiennent ensemble 54,5 % des titres. La Confédération ne détient aucune action.
Le capital-actions de la BNS est de 25 millions de francs. Il est divisé en 100.000 actions nominatives d'une valeur nominale de 250 francs. Etant donné le dividende maximal prévu par la loi, le cours du titre évolue généralement comme une obligation fédérale à long terme, rémunérée à 6% - soit 15 francs. /ats