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Syrie: les combattants kurdes se battent contre l'EI

Les combattants kurdes de la ville syrienne de Kobané font tout pour résister à l'assaut de l'Etat islamique, lancé de lundi.

06 oct. 2014, 12:43
Smoke rises after a shell lands in Kobani in Syria as fighting intensifies between Syrian Kurds and the militants of Islamic State group, as seen from the outskirts of Suruc, at the Turkey-Syria border, Monday, Oct. 6, 2014. Kobani, also known as Ayn Arab and its surrounding areas have been under attack since mid-September, with militants capturing dozens of nearby Kurdish villages. (AP Photo/Lefteris Pitarakis)

Les combattants kurdes ont repoussé lundi un assaut lancé par l'Etat islamique (EI) sur la ville syrienne de Kobané, près de la frontière turque. Ils ont promis de se battre jusqu'au dernier pour empêcher la localité de tomber entre les mains des jihadistes sunnites.

"S'ils entrent dans la ville, ce sera un cimetière pour eux et pour nous. Nous ne les laisserons pas entrer dans Kobané tant que nous serons en vie", a assuré le chef de l'Autorité de défense de Kobané, Esmat al Cheikh, interrogé par téléphone par Reuters. "Nous gagnerons cette bataille ou nous mourrons. Nous résisterons jusqu'au dernier", a-t-il ajouté.

L'assaut lancé par les jihadistes a été repoussé à l'issue de violents combats qui auraient fait 19 morts côté kurde et 27 parmi les jihadistes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, proche de l'opposition modérée syrienne).

Poursuite des tirs

L'assaut se poursuivait lundi. A la mi-journée, les bruits de tirs sporadiques et des nuages de fumée blanche au-dessus de la ville pouvaient être entendus et vus par des journalistes positionnés à la frontière turque, à quelques kilomètres de Kobané.

Les jihadistes veulent conquérir cette ville clé pour s'assurer le contrôle sans discontinuité d'une longue bande de territoire à la frontière syro-turque, selon l'OSDH. Mais, après trois semaines d'offensive, ils n'ont pas réussi à entrer dans la troisième ville kurde de Syrie.

Kobané est en effet farouchement défendue par les combattants des Unités de protection du peuple (YPG), qui sont moins nombreux et moins bien armés que les jihadistes. Dimanche, une jeune combattante kurde a mené un attentat suicide contre une position de l'EI à l'est de la ville, qui a fait "des morts" selon l'OSDH.

Besoin d'armes

Les combats se sont concentrés ce week-end autour de la colline de Machtanour, une hauteur stratégique située au sud-ouest de la ville, dont l'EI a revendiqué la prise dimanche mais où des combats ont toujours lieu, selon les miliciens du Parti de l'union démocratique (PYD), principale formation kurde de Syrie, dont l'YPG est la branche armée.

"Le PYD appelle les forces étrangères à nous fournir des munitions car (l'EI) utilise des armes lourdes, des chars et des mortiers", dit Pawer Mohamed Ali, un traducteur du parti kurde.

Stratégie insuffisante

Des experts et d'ex-responsables militaires américains ont souligné que Kobané illustrait les limites d'une intervention exclusivement aérienne, invoquant notamment un manque de coordination dû à la pléthore de groupes rebelles sur le terrain.

Les frappes aériennes conduite par la coalition américano-arabe ces derniers jours ont freiné la progression des jihadistes. Mais elles "sont insuffisantes pour battre les terroristes au sol", a ainsi regretté un responsable kurde, Idris Nahsen.

L'offensive des jihadistes dans cette région a fait des centaines de morts dans les deux camps depuis le 16 septembre et poussé à la fuite quelque 300'000 habitants, dont 180'000 ont trouvé refuge en Turquie. Certains d'entre eux veulent retourner à Kobané pour combattre, mais en sont empêchés par les autorités turques à la frontière, a constaté l'AFP.

Gaz lacrymogènes

Les forces de sécurité turques ont par ailleurs utilisé des gaz lacrymogènes dimanche et lundi pour éloigner de la frontière des dizaines de journalistes et de civils, pour l'essentiel kurdes, qui suivent le siège de Kobané, a constaté l'AFP. Médias et civils ont été repoussés à 700 mètres de la ligne séparant les deux pays.

Plusieurs obus de mortiers d'origine inconnue sont tombés ces derniers jours à l'intérieur du territoire turc.

"Peur de mourir"

En Irak, les Etats-Unis ont indiqué avoir mené dimanche six attaques contre des positions des jihadistes. L'Australie, la Belgique et les Pays-Bas ont réalisé ces dernières heures leurs premières missions aériennes pour la coalition en Irak.

Par ailleurs, l'otage américain Peter Kassig a confié à ses parents dans une lettre datée de juin qu'il avait "peur de mourir" entre les mains de ses geôliers de l'EI, a annoncé lundi sa famille. Ce jeune homme de 26 ans est apparu à la fin d'une vidéo de l'EI rendue publique vendredi qui montrait la décapitation du Britannique Alan Henning.

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