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Selon les assureurs, séparer la base des complémentaires serait très coûteux

Selon Santé Suisse, séparer strictement les assurances de base des complémentaires engendrerait des frais administratifs supplémentaires à hauteur de 400 millions chaque année. Les calculs du Conseil fédéral limitent cette augmentation à 10 millions.

23 juin 2014, 13:48
Christoffel Brändli, président de Santé Suisse assure que la séparation entre assurances de base et complémentaire coûterait 400 millions de plus chaque année.

Une séparation stricte des assurances de base et complémentaires coûterait trop cher, estime santésuisse. Selon une des faîtières des assureurs, un tel changement - souhaité par le Conseil fédéral - engendrerait 400 millions de francs par année de frais supplémentaires, soit une hausse des coûts de 15%.

Mettre fin à la synergie actuelle impliquerait des frais administratifs en plus, note santésuisse. Les frais de gestion de l'assurance de base augmenteraient de 220 millions de francs et ceux de l'assurance complémentaire de quelque 180 millions, précise lundi l'organisation devant la presse à Berne.

Selon les calculs du Conseil fédéral au contraire, une séparation institutionnelle coûterait environ 10 millions de francs. Des investissements qui correspondraient de surcroît à des dépenses uniques. Au regard des 400 millions, cela représente 40 fois moins, relève Marcel Thom, directeur général de Boston Consulting Group qui a réalisé l'étude sur mandat de santésuisse.

Sur le dos des assurés

Et Marcel Thom d'insister: "le montant qui résulte de nos calculs représente 100% du budget de santé annuel du canton des Grisons". "Des montants qu'économisent aujourd'hui tous les assurés", renchérit le président de santésuisse Christoffel Brändli.

Dans son projet de réforme de la loi sur l'assurance maladie, le Conseil fédéral propose de séparer l'assurance de base (AOS) et les assurances complémentaires (LCA). Cela constitue une alternative à l'initiative pour la caisse unique contre laquelle le gouvernement a décidé de ne pas opposer de contre-projet. Il a été transmis devant les Chambres fédérales.

Une séparation inscrite dans la loi garantit une plus grande transparence et limite justement la sélection des risques, écrit le Conseil fédéral dans son message. "Les données relatives à l'état de santé ne peuvent être utilisées qu'avec l'accord explicite de la personne concernée et dans un but clairement défini", rappelle de son côté santésuisse.

"Réforme inutile et paternaliste"

D'autre part, les informations dont dispose l'AOS ne peuvent être utilisées contre l'assuré dans le cadre de ses assurances complémentaires, explique Verena Nold Rebetez, directrice de santésuisse. Et de conclure: "La réforme est inutile, chère et paternaliste vis-à-vis des assurés" dont la liberté de choix serait entravée.

"Aujourd'hui tout un chacun est libre de décider, sans subir de préjudice, s'il souhaite ou non conclure son assurance de base et les assurances complémentaires auprès du même assureur maladie", explique le président de santésuisse Christoffel Brändli.

"Au moins 80% des assurés de la LCA perdraient les services par un seul et même prestataire délibérément choisi et particulièrement apprécié. Ils seraient obligés de traiter avec plusieurs interlocuteurs, ce qui s'avérerait plus compliqué, en particulier pour les personnes âgées et/ou malades", souligne santésuisse.

"Pour chaque personne assurée, deux polices, deux cartes d'assuré et deux factures devraient être envoyées", illustre Marcel Thom. Le double traitement par exemple des pièces comptables ou des demandes, - aujourd'hui gérées ensemble - conduirait aussi à une hausse de la charge de travail, avertit-il.

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