Jean-François Rime (UDC/FR) sera entendu par le Bureau du Conseil national. Le parlementaire avait suscité un tollé, peu avant Noël, quand il avait déclaré livrer à son entreprise des informations glanées en commission. Des socialistes emmenés par Cesla Amarelle avaient déposé une interpellation à ce sujet au Conseil national.
"L'audition aura lieu le 8 mai", ont indiqué vendredi les Services du Parlement. Il s'agit dans un premier temps d'établir les faits.
A l'issue de cette audition, le Bureau du Conseil national décidera s'il y a lieu d'ouvrir ou non une procédure formelle pour violation de secret de fonction. Les élus qui ne respectent par le règlement du Parlement risquent un blâme et jusqu'à 6 mois d'exclusion des commissions.
Le conseiller national fribourgeois et président de l'Union suisse des arts et métiers (usam) avait confessé à "PME Magazine" que "sur certains dossiers, nous sommes aux premières loges. Quand j'entends certaines informations en commission de l'économie, il m'arrive d'appeler mes fils pour leur dire d'anticiper."
Affaire Kopp
Or cette pratique ne respecte pas le secret de fonction, juge Cesla Amarelle dans son interpellation. Dans les questions qu'elle a adressées au Bureau du Conseil national, elle demande "où est la différence entre le comportement de Jean-François Rime et le coup de téléphone de la conseillère fédérale Elisabeth Kopp à son mari concernant l'affaire Shakarchi en automne 1989?"
Conséquence inattendue de cette affaire, le député au Grand Conseil fribourgeois Michel Losey avait claqué la porte de l'UDC pour rejoindre les rangs du Parti libéral-radical. Il avait jugé le comportement de Jean-François Rime "inadmissible et intolérable." "Cette pratique serait, dans un environnement financier, considéré comme un délit d'initié ayant des impacts pénaux", avait-il souligné.