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«S'adapter aux besoins»

La restructuration 2008/2011 se précise. Il y aura davantage de soldats de sauvetage et de fusiliers. Mais Armée XXI reste la même, assure Samuel Schmid Le Département fédéral de la défense (DDPS) a récemment arrêté le détail des restructurations et adaptations que l'armée va subir entre 2008 et 2011. Les commissions des Chambres et les commandants concernés ont été informés (voir encadré). Le ministre de la Défense Samuel Schmid en explique l'esprit.

05 févr. 2006, 12:00

Quelle est la philosophie de cette nouvelle r?forme de l'arm?e?

Samuel Schmid: Tout d'abord, il convient de rappeler qu'au cours des 50 ann?es ?coul?es, l'arm?e s'est constamment adapt?e aux risques du moment. C'est aussi le cas dans le cadre d'Arm?e XXI et nous effectuons un premier ajustement ? l'issue de cette d?cennie. Il ne s'agit donc pas d'une r?forme de l'arm?e, mais bien d'une adaptation aux besoins actuels.

En substance, il y aura plus d'infanterie et moins de troupes m?canis?es lourdes. Les troupes d'aide en cas de catastrophe sont renforc?es et la base du service sanitaire sera d?velopp?e gr?ce ? une uniformisation des bataillons hospitaliers. Mais maintenant, comme auparavant, il y aura une arm?e de milice de 120.000 soldats actifs, 80.000 r?servistes et 20.000 recrues.

Vous avez form? deux brigades de combat de r?serve. Constituent-elles l'essentiel des moyens pour une ?ventuelle mont?e en puissance?

S.S.: La r?serve est l'un des ?l?ments de la mont?e en puissance. C'est pr?vu ainsi dans le cadre d'Arm?e XXI. Mais c'est la situation qui dira quelle sera la forme exacte de la mont?e en puissance. Il ne s'agit pas seulement d'une question d'effectifs , mais aussi d'?quipement. L'arm?e suisse a toujours eu des ?lacunes? dans certains domaines. Au lieu de dire qu'on ?bouche des trous?, on parle de ?mont?e en puissance?. Mais au fond, c'est la m?me chose.

La r?serve est le premier ?l?ment de la mont?e en puissance. Il faudra l'?quiper en fonction de la menace. Si la menace est blind?e, il faudra renforcer les moyens blind?s. Si c'est des moyens DCA dont on aura besoin, il faudra les acqu?rir. Il y a actuellement neuf brigades de combat.

Apr?s votre r?forme, il n'y en aura plus que huit. N'est ce pas une r?duction de l'arm?e?

S.S.: Du point de vue de l'effectif, rien ne change. C'est ?gal s'il est reparti entre 9 ou 8 brigades. La r?duction des ?tats-majors de brigade n'a pas d'incidence sur le nombre d'hommes.

Pourquoi huit au lieu de neuf?

S.S.: D'une part parce que huit devraient suffire. D'autre part, parce que les ?quipements n?cessaires pour ces ?tats-majors sont extr?mement co?teux. Cela repr?sente donc une ?conomie r?elle. Enfin, il faut se rendre compte qu nous ne parvenons pas ? doter ces ?tats-majors des effectifs de milice n?cessaires. Le fait que des centaines de lieutenants nous ont manqu?s ann?e apr?s ann?e dans Arm?e 95 se ressent tr?s clairement dans ce domaine.

Pouvez-vous chiffrer les ?conomies que vous permet cette restructuration?

S.S.: C'est estim? ? une centaine de millions de francs par an. C'est insuffisant. Je devrai donc continuer ? ?conomiser dans les investissements et ainsi devoir ralentir la modernisation de l'arm?e.

Ce qui retient aussi l'attention, c'est la cr?ation de deux nouveaux bataillons d'aide en cas de catastrophe. Dans quel but?

S.S.: En ao?t dernier, nous avons aid? en Suisse centrale ? la suite des intemp?ries qui ont d?vast? la r?gion. Nous avons pu remplir les t?ches qui nous ?taient demand?es, mais nous ?tions ? la limite. De plus, nous avons eu un peu de chance parce que nous avions un tel bataillon en cours de r?p?tition. Cela nous a montr? qu'il nous fallait plus de moyens dans ce domaine, afin d'am?liorer la flexibilit?.

Il est clair que nous aurons toujours de la demande dans ce domaine: nous le d?veloppons donc.

Vous allez subordonner ces bataillons aux r?gions territoriales

S.S.: C'est exact. Ces r?gions jouent un r?le important. Elles entretiennent des contacts avec les cantons - notamment par le biais des ?tats-majors de crise - et savent ce dont ils ont besoin. Les intemp?ries en Suisse centrale ont montr? que cela fonctionne tr?s bien.

Ne craignez-vous pas que ces r?formes constantes ne d?truisent l'esprit de corps des compagnies. A peine se sont-elles constitu?es qu'elles sont ? nouveau dissoutes: c'est mauvais pour le moral.

S.S.: Je ne crois pas que cela joue un r?le central pour le fusilier. Il veut savoir ce qu'il a ? faire, que sa mission soit compr?hensible. J'ai toujours ?t? surpris lors de mes visites ? ces nouvelles unit?s: apr?s trois jours, la compagnie existait d?j? en tant que telle! Je croyais aussi que ce serait plus difficile, mais ce n'est pas le cas.

De plus, la r?forme actuelle reste mineure. Et n'oublions pas: nous sommes d'abord l? pour fournir de la s?curit?, seulement ensuite pour soigner les traditions.

Beaucoup de gens ont ?t? choqu?s par le fait que l'arm?e aurait besoin de 40 milliards sur huit ans pour ?tre apte au combat. Que leur r?pondez-vous?

S.S.: Ce chiffre sort d'une ?tude interne et traduit un ordre de grandeur. Elle montre comment une arm?e de milice peut cro?tre en cas de besoin. Elle examine ?videmment aussi combien cela co?terait. Cela part de la formation du fantassin ? l'acquisition de syst?mes d'armes. Il s'agira de boucher des trous comme le conseiller f?d?ral Rudolf Minger a d? le faire dans les ann?es 1930.

Les 40 milliards ne sont donc qu'un ordre de grandeur et cela d?pendra des besoins du moment. Il ne s'agira pas forc?ment d'acheter des chars: nous aurons peut-?tre besoin de tout autre chose. / ERE

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