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«Rien ne dit que les favoris des médias l'emporteront à la fin»

14 nov. 2011, 04:15

Dans la course au Conseil fédéral, Stéphane Rossini est passé jusqu'ici presque inaperçu. Les places sur le ticket socialiste pour la succession de Micheline Calmy-Rey semblent en effet promises à Alain Berset et Pierre-Yves Maillard. Le Valaisan croit malgré tout en ses atouts: une expérience de 12 ans au Parlement, une réputation solide de spécialiste des assurances sociales, et la carte des régions périphériques.

Depuis la démission de Micheline Calmy-Rey, la presse ne parle que d'un ticket Maillard-Berset. C'est vexant pour vous?

C'est vrai que les médias, alémaniques notamment, ont déjà choisi leur ticket. Mais ce n'est pas encore dit que leurs favoris l'emportent à la fin. La décision se fera en effet au sein du groupe socialiste, pas dans les médias.

Votre candidature ne visait-elle pas surtout à tirer les listes du PS aux élections fédérales en Valais - avec succès, puisqu'il a décroché un deuxième siège au National?

Dans les cantons de Vaud, Fribourg et du Valais, l'impact des candidatures Maillard, Berset et Rossini est avéré. Mais une candidature au Conseil fédéral implique une pression et un engagement tels qu'on ne se lance pas seulement dans la simple perspective des élections.

Donc, vous voulez vraiment être conseiller fédéral?

Oui, je suis convaincu de l'importance, pour le PS, de participer au Conseil fédéral, convaincu aussi que la Suisse doit moderniser ses institutions. Dans un tas de domaines, la réforme du fédéralisme, la santé ou encore l'aménagement du territoire, j'ai l'impression qu'on n'ose pas repenser le fonctionnement de nos institutions. Or, à mon avis, le Conseil fédéral est le mieux à même de donner des impulsions.

Et l'envie du pouvoir?

D'une manière positive, oui. Comme parlementaire, je n'en ai pas parce que toujours dans la minorité.

Ce serait la même chose au Conseil fédéral!

Oui, mais dans un espace plus grand. Au Conseil fédéral, on a en effet le pouvoir de poser des réflexions: est-ce que la Suisse peut construire sa politique de sécurité en collaboration avec l'étranger? Faut-il repenser l'équilibre entre l'AVS et le 2e pilier? Lancées par un parlementaire, ces idées finissent à la corbeille. Un ministre, en revanche, peut lancer des recherches qui intègrent en outre davantage les connaissances scientifiques.

Faut-il réélire, à votre avis, Eveline Widmer-Schlumpf?

Avec Mme Widmer-Schlumpf, la discussion sur la concordance entre forces politiques est court-circuitée par des considérations personnelles. On ne peut pas nier qu'elle a été élue comme UDC pour évincer Christoph Blocher. Et elle a fait du bon travail, surtout aux Finances. Mais en même temps, pour faire fonctionner les institutions de ce pays, il faut plutôt réfléchir en termes d'équilibres de partis plus qu'ad personam.

Donc, vous êtes pour l'évincer!

Ce n'est pas un choix personnel, mais l'affaire des partis. Le seul élément, par rapport à ma candidature, c'est de dire: faisons attention qu'au soir du 14 décembre, les régions périphériques ne soient pas totalement exclues du gouvernement. Aujourd'hui, c'est Mme Widmer-Schlumpf, Grisonne qui les y représente. Si elle n'est pas réélue et que je ne figure pas sur le ticket du PS, l'Arc alpin disparaîtrait, ce qui me paraîtrait problématique.

Le Tessin n'est pas représenté non plus au Conseil fédéral....

Tout à fait, mais il fait partie des régions alpines. Et la représentation du Tessin ne devrait pas se faire sur le dos de la Suisse romande. C'est un Alémanique qui devrait être remplacé par un Tessinois le moment venu.

L'UDC, même en recul, reste le premier parti de Suisse. Peut-on décemment lui refuser un deuxième siège?

Deux UDC et deux libéraux-radicaux au Conseil fédéral, cela me paraît disproportionné. Ces deux partis ont perdu les élections, et je ne vois pas qu'ils puissent détenir la majorité au gouvernement.

Mener comme vous campagne sous la bannière de «la Suisse de l'intelligence», ça ne fait pas très proche du peuple, non?

J'habite à Haute-Nendaz, en Valais. Je viens d'une famille tout à fait modeste, j'ai grandi dans les abricotiers et les fraisières, j'ai gardé les vaches à l'alpage, je suis toujours actif dans la section locale du PS, je joue encore à la fanfare: je suis quelqu'un du peuple! Et je peux vous dire que les gens autour de moi me rappellent rapidement ce que pense le peuple!

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