Les prélèvements effectués dans la Broye n'ont montré aucune contamination de l'environnement. La surveillance continue afin de déterminer la cause du problème.
La hausse des taux de tritium enregistrée fin 2011 et début 2012 était ponctuelle, indique l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans un rapport publié ce jeudi. Les échantillons prélevés dans le bassin de contrôle de l'ancienne centrale le 12 avril présentaient des taux de tritium comparables à ceux relevés jusqu'en 2010, autour de 10 Becquerel par litre (Bq/l).
La concentration de cet isotope radioactif a atteint 230 Bq/l début 2012, un taux nettement inférieur à la valeur limite légale de 12'000 Bq/l, souligne l'OFSP. Le Césium-137 est resté indétectable à la sortie de l'ancienne centrale.
Origine: l'ancien réacteur
Les récentes analyses montrent que la contamination provient bien du drain installé dans l'ancien réacteur. Ces eaux présentaient des taux plus élevés de tritium (jusqu'à 150 Bq/l) et des traces de Césium-137 (0,37 Bq/l).
Un système de prélèvement automatique et en continu sera installé dans ce drain. Il garantira la détection des pics de concentrations, ce qui permettra de déterminer leur fréquence et leur origine, note l'OFSP.
Broye pas touchée
Des mesures ont aussi été effectuées sur des échantillons d'eau, de sédiments et de plantes aquatiques prélevées dans la Broye. Elles n'ont montré aucun marquage de l'environnement par des substances radioactives attribuables à l'ancienne centrale de Lucens.
Depuis 1995, l'OFSP mesure régulièrement les eaux des systèmes de drainage de l'ancienne centrale accidentée en 1969. Durant la phase de construction de l'installation expérimentale, un élément combustible avait partiellement fondu, provoquant d'importants dégâts au coeur du réacteur.
Ce dernier a été arrêté puis démonté. La caverne souterraine dans laquelle il se trouvait a été décontaminée dans la mesure du possible, mais des restes de radioactivité n'ont pu être éliminés.
Première centrale suisse
Le 21 janvier 1969, après des travaux de révision, une grave avarie s'est produite lors de la remise en service de la centrale expérimentale de Lucens: un élément combustible surchauffé a été détruit et un tube de force a éclaté. Des gaz inertes radioactifs se sont alors échappés dans la caverne et le réacteur a dû être arrêté définitivement.