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Réorienter les paiements directs vers la biodiversité

Le Fonds national propose d'affecter une partie des paiements directs au maintien de la biodiversité dans les Alpes. Sinon on n'atteindra pas leurs objectifs fixés à la politique agricole. Au fil des millénaires, les défrichements et l'exploitation agricole ont largement favorisé la biodiversité dans les régions alpines. Mais, depuis une quarantaine d'années, l'impact sur la diversité des paysages, des espèces animales et végétales est de plus en plus négatif, indique le Fonds national dans un rapport de synthèse, présenté hier après quatre ans de recherches.

30 mai 2007, 12:00

Jusqu'au milieu du XXe siècle, l'exploitation s'est faite à petite échelle. En créant une mosaïque de forêts et de prairies ouvertes et polyvalentes, elle a favorisé le développement de nouvelles communautés animales et végétales. L'élevage traditionnel et l'isolement de nombreuses vallées ont généré un grand nombre de races d'animaux et de variétés de plantes.

Depuis lors, la mécanisation et l'intensification de l'agriculture ont progressivement entraîné la disparition de haies, d'arbres isolés et de vergers, donc de milieux vitaux pour la faune et la flore. Les prairies, en particulier, ont subi la fréquence des fauches, des doses croissantes de fertilisants, le remplacement de la fumure traditionnelle par le purin.

En même temps, les pentes très raides, difficiles ou impossibles à exploiter par des machines, ont été transformées en pâturages. Ces surfaces désaffectées sont reprises tôt ou tard par la forêt. Comme ce reboisement touche surtout les prairies sèches riches en espèces, il doit être jugé négatif du point de vue de la protection de la biodiversité, estime le Fonds national.

En outre, la quantité de bois abattu dépasse la repousse, ce qui entraîne une densification des forêts, au détriment d'espèces vivant en forêts clairsemées. Comme la demande de bois combustible augmente, l'exploitation forestière se poursuivra. Mais, précisent les chercheurs, pour garantir la biodiversité, il faudra des directives dans ce domaine qui soient respectées.

Pour le Fonds national, la politique agricole 2011, que le Parlement examine actuellement, ne pourra empêcher la diminution de la biodiversité alpine. Car les paiements directs alloués à l'agriculture sont trop axés sur les produits (soutien du marché) ou versés en fonction de la surface et du nombre d'animaux. Donc pas assez en échange de prestations écologiques.

La première recommandation du Fonds national concerne donc une réorientation des paiements directs. Il propose d'ailleurs d'en confier un tiers aux autorités cantonales ou communales, pour assurer la diversification régionale. Quant au tourisme, qui bénéficie largement des résultats, il faudra réfléchir à la manière de lui faire assumer sa part des coûts. / FNU

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