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Rachid Hamdani raconte «le rêve de sa libération»

Rachid Hamdani, désormais ex-otage suisse après 19 mois passés en Libye où il dément avoir été maltraité, a évoqué «presque un rêve» après sa libération dans la nuit de lundi à hier. Le DFAE concentre désormais ses efforts sur le retour du second otage, Max Göldi, emprisonné près de Tripoli.

24 févr. 2010, 12:21

Rachid Hamdani, retenu durant 19 mois en Libye, devait arriver hier en Suisse, selon son avocat libyen Salah Zahaf. Il se trouvait hier matin à Djerba, en Tunisie, après avoir passé au moins huit heures au ministère libyen des Affaires étrangères lundi. «Ça s'est passé très très vite. (...) C'est presque un rêve», dit-il dans une interview accordée à la Télévision suisse romande. Il ajoute avoir franchi «comme un VIP» la frontière entre la Libye et la Tunisie. Il se réjouit désormais de retrouver sa famille.

Me retrouver en prison a constitué «le moment le plus dur de ma vie», avoue le Tuniso-suisse. Il indique «ne pas être assez détendu» pour évoquer davantage ses conditions de détention. «On n'a pas été maltraités», affirme-t-il malgré tout. Rachid Hamdani fait part aussi de sa douleur de voir Max Göldi rester sur place. «On était toujours ensemble. Cette séparation d'amitié est pénible. Je me sens un peu mal à l'aise de rentrer tout seul, sans lui», dit-il. L'épouse de Rachid Hamdani, Bruna, a précisé à plusieurs médias que son mari était «très fatigué», mais soulagé. Selon elle, le retour en Suisse de Rachid Hamdani doit avoir lieu «sous peu». La famille de Max Göldi s'est réjouie de la libération de Rachid Hamdani et se dit confiante sur le fait qu'«une solution sera trouvée bientôt» pour permettre aussi à l'employé d'ABB de «retourner dans sa famille».

Salah Zahaf et un représentant du Département fédéral des affaires étrangères ont rendu visite à Max Göldi. Ses conditions de détention sont correctes et il «va bien étant donné les circonstances», selon le DFAE. Max Göldi s'est rendu lundi aux autorités libyennes qui l'ont conduit en prison. Salah Zahaf a précisé vouloir déposer à son sujet «une demande de grâce auprès du Conseil supérieur des instances judiciaires».

Se félicitant que la Suisse ait «cédé» et «livré le Suisse accusé aux mains de la police judiciaire», la Libye a elle affirmé hier que Max Göldi pourrait désormais faire valoir ses droits devant la justice à Tripoli. «Il pourra utiliser son droit à recourir devant la Cour suprême. Mais la chose importante pour nous, c'est d'avoir souligné notre désir d'appliquer la loi», a affirmé le chef de la diplomatie libyenne Moussa Koussa, cité par l'agence officielle Jana.

Le sort de Max Göldi est désormais au centre des attentions du DFAE. La Commission de politique extérieure du Conseil national a souhaité hier à cet égard que la Suisse continue de bloquer l'attribution de visas Schengen à l'élite libyenne. «Il n'y a aucune raison de ne pas s'y tenir», a dit la présidente de la commission, Christa Markwalder (PLR /BE). Malgré le départ de Rachid Hamdani, les conditions posées par la Suisse ne sont pas remplies, selon elle. Pour Hasni Abidi, Max Göldi est en quelque sorte «le maillon faible» de la Suisse et il pèse beaucoup plus lourd dans les négociations que Rachid Hamdani. Les négociations politiques vont maintenant recommencer, affirme le directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe à Genève. Et «une demande de grâce revient à demander pardon au colonel Kadhafi», a-t-il souligné dans «Le Temps».

Selon lui, «le message des Libyens consistait à montrer aux Suisses que la justice libyenne est indépendante, aussi indépendante que la justice genevoise». /ats

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