Le rôle de l'armée dans ce genre de mission doit se limiter à la formation des soldats en vue de situations extrêmes. Pour faire des économies, les contrôles devront s'effectuer de façon de plus en plus mobile et non plus seulement stationnaire. Les représentants cantonaux et fédéraux se sont mis d'accord sur ce point dans le cadre de ladite plate-forme commune du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) et de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP).
Son but était d'améliorer la collaboration entre la police et l'armée. Le groupe de travail a été mandaté en 2005 par Samuel Schmid, chef du DDPS, ainsi que par le conseiller d'Etat Markus Notter, président de la CCDJP.
«La solution purement civile dans la protection des ambassades a d'abord été écartée pour des raisons de coûts», a expliqué Samuel Schmid hier lors de la présentation des résultats du groupe de travail. Seule l'armée a la capacité et la flexibilité de réagir à tous les degrés de menace de la sûreté intérieure, selon le conseiller fédéral.
Les cantons doivent s'accorder la semaine prochaine sur la répartition des tâches. Si le parlement suit la proposition du Conseil fédéral l'an prochain, la mise en application du nouveau concept pourrait démarrer en 2008. Le groupe de travail s'est également préoccupé d'autres aspects de la coopération entre autorités civiles et militaires.
Elle a formulé une liste de sept principes sur la répartition des tâches pour la sûreté intérieure, basés sur le primat du politique et le sens du dialogue entre la police et l'armée.
«Il ne s'agit pas d'affirmations spectaculaires, mais d'une sorte de boussole pour les responsables du commandement», a précisé Karin Keller-Sutter, vice-présidente de la CCDJP. «Si ces principes sont intégrés dans les règlements de service, les conflits possibles entre l'armée et la police en seront allégés», a ajouté la conseillère d'Etat saint-galloise.
Les autres conclusions -- provisoires pour la plupart - du groupe de travail concernent notamment la sécurité aérienne, la reconnaissance professionnelle des policiers militaires, les échanges de services ou les missions de l'armée lors de conférences.
La plate-forme des représentants cantonaux et du DDPS est composée d'un organe politique et d'un groupe de spécialistes. Au-delà du délai de son mandat, elle doit être institutionnalisée en raison du besoin permanent de discussions et de l'évolution constante des menaces sur la sûreté intérieure. / ats