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Premières impressions sur l'occupation allemande

13 août 2010, 07:10

La Suisse encerclée, en cette mi-août 1940, continue de vivre en autarcie. A Saignelégier, le 37e Marché-Concours accueille un hôte de marque, le général Guisan. En compagnie de son épouse, le Vaudois assiste aux traditionnelles courses de chevaux et défilés de bêtes d'élevage.

A cette occasion, le représentant de l'Office vétérinaire fédéral, le professeur Flückiger, loue le travail des éleveurs de la race franches-montagnes, élevée au statut de cheval national. «La mobilisation de 1939-1940 a confirmé les constatations faites en 1914», rapporte «L'Impartial». «La comparaison établie dernièrement avec les chevaux de toutes races entrés en Suisse avec les soldats français et polonais est nettement favorable à nos produits.»

A Planeyse, c'est aussi à cheval qu'est effectuée la remise des drapeaux aux groupes d'artillerie 4,5 et 6. «Ces 800 hommes passent au trot de leurs chevaux nerveux dans un lourd nuage de poussière», rapporte la «Feuille d'Avis de Neuchâtel». «Ces lourdes pièces d'artillerie impeccablement alignées, ces trois drapeaux fièrement portés formèrent un tableau si net si évocateur à la fois que le public applaudit avec enthousiasme.»

L'armée est à pied d'œuvre. La guerre n'est pas loin. La même «Feuille d'Avis de Neuchâtel» nous apprend que le trafic ferroviaire entre la Suisse et la France est toujours interrompu. «En ce qui concerne le trafic routier, il s'effectue normalement des Verrières-France à Pontarlier, où les habitants peuvent se rendre pour se ravitailler. Certaines denrées manquent, en effet, aux Verrières-de-Joux, où il n'existe qu'une seule épicerie.»

Le quotidien nous donne aussi une version de l'occupation: «Remarquons aussi qu'ici comme dans les autres zones occupées, les troupes allemandes paient leurs achats au moyen de marks d'occupation que les commerçants peuvent négocier immédiatement en banque.»

La cohabitation? «Il faut signaler objectivement que la population française ne se plaint de nulle brimade de la part des occupants. Ceux-ci, d'ailleurs, n'ont pas affaire directement avec les civils; les instructions concernant ces derniers sont données aux maires par le commandement militaire allemand et l'on nous dit que tout se passe correctement de part et d'autre.»

Ces mêmes jours, un personnage de sinistre mémoire est de passage à la frontière. Heinrich Himmler, chef de la Gestapo, est aux Verrières-France. «On put le voir pendant un quart d'heure près de la barrière, qui coupe la route devant la douane suisse, s'entretenir avec ceux qui l'accompagnaient et avec des Suisses montant la garde là-haut», rapporte la «Feuille d'Avis de Neuchâtel». Certainement que ce ne seront pas de bons souvenirs pour certains, qui ont souffert de l'occupation. /dad

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