L'Ofev rappelle que la colonisation naturelle par le loup (lâchers et transferts sont interdits) se fait en trois phases. De jeunes mâles explorent d'abord une région pour évaluer son potentiel en nourriture. L'arrivée de jeunes femelles permet ensuite la reproduction, souvent en zones protégées. Enfin, la population augmente de 20% à 30% par an et s'étend géographiquement.
Selon le Plan Loup, mis hier en consultation jusqu'à fin juin, une commission intercantonale est constituée dès que le loup fait son apparition dans une des huit régions définies: Arc jurassien, nord-est de la Suisse, est et ouest de la Suisse centrale, Grisons, nord-ouest des Alpes (Fribourg, Alpes bernoises et vaudoises), Valais et Tessin.
Cette commission est composée d'un représentant de l'Ofev et de chacun des cantons concernés. C'est elle qui coordonne la délimitation des zones de protection des troupeaux, où sont prises les mesures comme les enclos électriques, la présence de bergers et de chiens. Des mesures qui peuvent être soutenues par l'Ofev, là où la présence du loup est attestée.
C'est aussi cette commission qui donne les autorisations de tir, lorsque les dégâts sont jugés intolérables. Comme aujourd'hui, un loup peut être abattu lorsqu'il a tué 25 moutons en un mois ou 35 durant les quatre mois d'été. Mais le périmètre de tir englobera l'endroit où se trouve le troupeau durant la période de tir, et pas seulement là où les dégâts ont été constatés.
Et on protégera les louves portantes ou accompagnées de leurs petits (d'avril à juillet /août). Ce qui restreint les possibilités de tir, dans la mesure où les «meutes» dont parle l'Ofev sont souvent constituées d'un couple de loups et de leurs petits (un à trois). Mais l'objectif, à moyen terme, est d'organiser de manière plus globale la coexistence avec le loup.
Dans ce but, une révision de la loi sur la chasse et la pêche est prévue. Elle pourrait introduire la notion d'«espèce protégée conflictuelle», qui s'appliquerait au loup, au lynx, à l'ours ou à des oiseaux mangeurs de poissons (cormorans). La nouvelle catégorie s'intégrerait à la gestion durable des espèces et des effectifs: régulation naturelle, par la chasse, par la pêche.
Ces dernières années, une révision de la loi (qui date de 1988) a été régulièrement réclamée, tant par les chasseurs et pêcheurs que par les organisations écologistes ou les cantons. Plusieurs motions et postulats ont également été déposés à ce sujet au Parlement. / FNU