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«On court le risque de répéter les erreurs des années 1930»

La «guerre des monnaies» s'envenime entre les principales économies de la planète. Leurs ministres des Finances se sont retrouvés hier à Washington pour débattre du sujet en préambule à l'assemblée générale qui réunit le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM), sans grand espoir toutefois de trouver une solution. Le sommet prendra fin demain.

09 oct. 2010, 11:59

Les ministres du G20 ont entamé leurs discussions par un «petit-déjeuner de travail», avec la participation d'une dizaine d'autres pays - dont la Suisse - représentés au Conseil monétaire et financier international, l'instance chargée d'établir les grandes orientations du FMI au nom de ses Etats membres.

Les dirigeants des pays riches et émergents du G20 s'accusent les uns les autres soit d'affaiblir délibérément leur monnaie pour favoriser leurs exportateurs, soit d'exercer des pressions indues pour que d'autres soutiennent leur monnaie. Le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, a été le premier à employer le 27 septembre l'expression de «guerre des changes», qui a depuis fait le tour de la planète.

«Cette question ne va pas être réglée en cinq minutes. C'est un problème de long terme», avait prévenu jeudi le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Plus alarmiste, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a appelé hier à «s'extraire des tensions». «Si on laisse glisser la situation vers un conflit ou des formes de protectionnisme, alors on court le risque de répéter les erreurs des années 1930» marquées par des dévaluations intempestives et le nationalisme, a-t-il prévenu.

Le G20 s'est engagé formellement en septembre 2009 à favoriser une «croissance équilibrée» de l'économie mondiale. Mais il est loin du compte, entre des Etats-Unis qui inondent leur système financier de liquidités, des Européens qui resserrent leur politique budgétaire, des Japonais qui interviennent pour faire baisser le yen, et des Chinois qui accumulent les réserves en devises étrangères pour que le yuan reste faible.

Les changes ne seront pas la seule question à l'ordre du jour pour les Etats membres du FMI. La plus urgente est de trouver une issue à la crise ouverte par les Etats-Unis au conseil d'administration, où la sur-représentation des Européens pose problème.

Dans ce contexte tendu, la Suisse entend défendre son siège permanent au Conseil d'administration du FMI, a dit hier à Washington le ministre helvétique des Finances, Hans-Rudolf Merz. A l'occasion d'une conférence de presse tenue à Washington, le conseiller fédéral a déclaré s'attendre à ce que la Suisse et son groupe de vote continuent d'être représentés à l'avenir au sein du conseil d'administration du FMI. Le groupe de vote de la Suisse comprend actuellement la Pologne, l'Azerbaïdjan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, la Turkménistan, l'Ouzbékistan et le Kazakhstan. Le siège suisse n'est pas concerné par une éventuelle consolidation - soit une diminution du nombre de sièges - de la représentation de l'Union européenne au sein du conseil d'administration. La Suisse fonde sa revendication de continuer à occuper un siège au conseil d'administration du FMI notamment par l'importance de la place économique et financière du pays, par le rôle du franc suisse et par sa contribution financière au FMI.

Pour Hans-Rudolf Merz, la nouvelle répartition des quotes-parts devra avant tout profiter aux pays les moins bien représentés actuellement. Dans ce cadre, il conviendra de prendre en considération les contributions financières que les pays membres fournissent notamment aux crédits octroyés à des taux préférentiels et à l'aide technique que le FMI accorde aux pays en développement. /ats-afp

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