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Nucléaire iranien: des questions encore à régler à Genève

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré vendredi à son arrivée à Genève qu'il restait des questions à régler sur la question nucléaire. L'Iran et les puissances du P5+1 négocient sur le programme nucléaire de Téhéran depuis jeudi.

08 nov. 2013, 16:41
epa03941223 US Secretary of State John Kerry arrives for the second days of closed-door nuclear talks at the United Nations offices in Geneva Switzerland, 08 November 2013. The five permanent members of the UN Security Council plus Germany are negotiating with Iran on short-term curbs to the country's nuclear programme in return for the suspension of sanctions.  EPA/MARTIAL TREZZINI / POOL

"Je veux souligner qu'il n'y a pas d'accord à ce stade", a-t-il déclaré à la presse le secrétaire d'Etat américain John Kerry. "Je pense que personne ne devrait se méprendre sur le fait qu'il reste d'importantes divergences à combler."

Le chef de la diplomatie américaine, qui a interrompu une tournée au Proche-Orient pour se rendre en Suisse, doit rencontrer son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

Les ministres des Affaires étrangères de quatre des six puissances engagées dans ces négociations - l'Américain John Kerry, le Français Laurent Fabius, l'Allemand Guido Westerwelle et le Britannique William Hague - sont arrivés à Genève, où un nouveau round de négociations doit s'achever dans la journée.

Leur présence impromptue tend à accréditer l'hypothèse d'un accord provisoire avec l'Iran, qu'Israël a par avance rejeté.

Une occasion unique à saisir

Les négociations de Genève sont une occasion unique à saisir, a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Des frappes israéliennes contre l'Iran seraient un crime très grave, a-t-il prévenu.

"Chaque partie doit prendre les mesures qu'il estime nécessaires immédiatement après que l'accord a été signé, de façon que nous puissions reconstruire la confiance", a déclaré le ministre iranien dans un entretien exclusif accordé à Darius Rochebin pour la RTS. "Il existe un grave déficit de confiance, le peuple iranien est très sceptique vis-à-vis du processus", a expliqué Mohammad Javad Zarif.

Il a souligné que "dix ans de sanctions n'ont produit aucun résultat", en faisant remarquer qu'avant les sanctions, l'Iran possédait 160 centrifugeuses et qu'il en détient actuellement 19'000. "Je regrette de voir que les Etats-Unis insistent encore sur cette politique de sanctions", a-t-il ajouté.

"C'est une possibilité qui nous a été offerte par les élections. C'est une occasion que nous devons saisir et utiliser, il ne faut pas que la fenêtre se referme, sinon d'ici un an nous allons tous regretter cette occasion", a encore estimé le ministre iranien.

Retour à la loi de la jungle

Pour le représentant de Téhéran, Israël n'a aucune crédibilité, ni dans les faits, ni dans le droit pour rejeter un accord. C'est le seul détenteur de l'arme nucléaire dans la région, a fait valoir M. Zarif.

"Depuis 1991, les Israéliens prédisent que l'Iran aura l'arme atomique dans six mois et sèment la peur. Ceci est faux depuis 23 ans. Ces six mois ne se sont jamais réalisés, ils doivent arrêter d'insulter l'intelligence de la communauté internationale en répétant ces mensonges maintes fois", a-t-il poursuivi.

Des frappes militaires israéliennes contre l'Iran signifieraient "la loi de la jungle, un crime atroce contre l'humanité, un acte extrêmement grave d'agression", a-t-il jugé, soulignant que l'Iran "s'est toujours défendu vigoureusement en cas d'agression".

Reconnaissant envers la Suisse

Le ministre a encore indiqué que le retour d'un ambassadeur américain à Téhéran n'est pas inimaginable, mais que cela n'a pas été discuté ces dernières semaines. "Les Etats-Unis ont un passé très négatif et le peuple iranien n'a pas confiance dans les intentions du gouvernement américain. Nous devons voir un vrai changement", a déclaré Mohammad Javad Zarif.

Il a affirmé par ailleurs "être très reconnaissant envers la Suisse, qui a fait tout pour faciliter ces négociations".

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