La Fondation des mémoriaux de Buchenwald et de Mittelbau-Dora accuse Christoph Mörgeli d'avoir instrumentalisé l'ancien camp de concentration. L'intéressé s'en défend tandis que la télévision alémanique (SF) amorce son autocritique.
Pour la Fondation, le site a «selon toute vraisemblance été instrumentalisé dans le sens voulu par le conseiller national UDC pour une polémique partisane interne à la Suisse». Et de préciser que la télévision alémanique a tourné sans autorisation. Jamais jusqu'ici une équipe de télévision et un politicien n'ont contourné de telle manière les règles visant à protéger la dignité du site et des victimes, selon le directeur de la Fondation Volkhard Knigge. Il appelle la SF à admettre en plus haut lieu que le tournage a été réalisé contre la volonté de la Fondation.
Sollicité par SF alors qu'il se trouvait en Allemagne, Christoph Mörgeli dit avoir accédé à une demande d'interview par le correspondant de la chaîne sur place. C'est «le hasard» s'il se trouvait à ce moment dans le camp de Buchenwald, a assuré le conseiller national.
SF reconnaît qu'un lieu de tournage plus neutre aurait été préférable. La chaîne a cherché à joindre mercredi le conseiller national UDC Christoph Mörgeli afin d'obtenir sa position sur le lapsus de Pascal Couchepin, a expliqué le porte-parole de SF. Et «il s'est trouvé que M. Mörgeli était à l'étranger et uniquement atteignable à Buchenwald». «La scène a été tournée à environ 200 mètres des places de parc destinées aux visiteurs», a précisé le porte-parole. Il concède cependant que le reportage évoquait un entretien se déroulant à Buchenwald. La semaine dernière, Pascal Couchepin avait prononcé le nom de «Mörgele» au lieu de «Mengele». Il avait ainsi provoqué la colère du conseiller national UDC et de son parti. / ats