Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Mondial réussi? Pas si sûr!

Si les hommes de Köbi Kuhn ont atteint leur objectif avec une qualification pour les huitièmes de finale, cela ne signifie pas que la campagne allemande est couronnée de succès. Il reste beaucoup de travail avant 2008 L'équipe de Suisse a quitté la Coupe du monde sans avoir encaissé de but, et par conséquent sans avoir concédé la moindre défaite. Deux victoires, deux nuls, et puis la terrible épreuve des tirs au but. Le pur constat statistique pourrait laisser croire à une noire malchance et renforcer peut-être un sentiment d'injustice. A y regarder de plus près, le parcours des joueurs de Köbi Kuhn en Allemagne ne fait pourtant que refléter les résultats obtenus ces dernières années.

28 juin 2006, 12:00
Frêle pour les eaux profondes

L'émergence de jeunes talents, la disparition des traditionnels complexes helvétiques, la patte du sélectionneur et un soupçon de réussite ont donné à cette Suisse suffisamment d'épaisseur et de qualité pour qu'elle devienne une bonne équipe européenne. Autrement dit une formation qui perd rarement, ce qui est un signe incontestable de progrès, mais qui ne gagne pas suffisamment souvent non plus. Et c'est bien là que se situe le problème sur lequel il va falloir plancher ces prochains mois.

Quelle est la dernière victoire vraiment probante d'Alex Frei et des siens? Entendez par là contre un adversaire de très bon calibre international? Sans doute celle obtenue contre la Turquie, à Berne (novembre 2005), en match aller du barrage pour le Mondial, l'un des matches les plus aboutis de l'ère Kuhn. Défaite à Istanbul dans les circonstances que l'on sait, la Suisse a ensuite enchaîné huit matches sans en perdre un seul, dont quatre nuls (Côte d'Ivoire et Italie en préparation, puis France et Ukraine). Utilisant un langage imagé, on pourrait ainsi dire qu'aujourd'hui la barque helvétique paraît suffisamment solide pour naviguer sur de grands lacs, mais qu'elle est encore un peu frêle pour se risquer sans danger dans les eaux profondes.

Nous nous sommes demandé à quel moment du tournoi les vertus collectives ne suffiraient plus à masquer certaines limites individuelles. La réponse est tombée brutalement, par le biais d'une robuste équipe d'Ukraine qui, à défaut de susciter l'enthousiasme, s'est présentée mieux armée à tous points de vue. Sortie vivante de sa phase de groupe, mais éliminée dès les huitièmes de finale, la Suisse a-t-elle réussi son Mondial? Au pays et dans les beaux stades allemands, le public rouge et blanc a vibré, saluant chacune des étapes avec une rare ferveur. Mais on a eu l'impression que cet enthousiasme débordant correspondait davantage à une envie de pouvoir dire «Voyez, nous aussi avons quelque chose à fêter» qu'à l'exacte portée sportive des matches de la Suisse.

Comment marqué?

Alors, réussi ou non, ce Mondial? A notre sens, l'équipe a obtenu le minimum, et rien de plus. Au moment d'entrer véritablement dans le tournoi, elle n'a plus trouvé la moindre solution adéquate. La séance de tirs au but ne relevait pas de la simple malchance. Elle sanctionnait le manque avéré d'envergure offensive, un problème qui n'est pas nouveau et ne concerne évidemment pas que les attaquants. Durant le tournoi, l'ASF mène une étude technique qui doit lui permettre de mieux comprendre comment sont marqués les buts. Et ainsi de travailler de façon plus pointue tout au long de l'année, au sein des sélections et en collaboration avec les clubs.

L'équipe de Suisse s'est fixé des objectifs élevés pour l'Euro 2008. Sur l'acquis des joueurs actuels, avec l'expérience unique qu'ils viennent d'engranger, elle va encore progresser. Mais elle sait aussi, désormais, qu'il est encore bien long le chemin qui mène vers les sommets. / FRU

Votre publicité ici avec IMPACT_medias