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Mirage libéral à Berne

En lançant le nom de Martine Brunschwig Graf pour la succession Couchepin, les radicaux forcent la loyauté de leur partenaire libéral. Le Valaisan n'a pas dit son dernier mot Dur, dur, la vie de conseiller fédéral. Vous n'êtes pas encore démissionnaire que l'on vous cherche déjà un successeur. Dimanche, la «NZZ am Sonntag» a cru avoir trouvé l'oeuf de Colomb de la succession Couchepin en lançant dans l'arène le nom de la libérale genevoise Martine Brunschwig Graf.

17 oct. 2006, 12:00

Théoriquement, le rapprochement opéré entre les radicaux et les libéraux autorise cette nomination. Dans la pratique, elle semble surtout destinée à bloquer toute velléité d'indépendance du partenaire libéral en lui faisant miroiter la perspective d'un siège gouvernemental. Pour que ce mirage prenne de la consistance, il faudrait pourtant un changement climatique majeur au sein du Parti radical.

Pascal Couchepin se tâte

La condition sine qua non est évidemment le retrait de Pascal Couchepin. Or il a bien l'intention de rester en place jusqu'au terme de la législature, fin 2007, et il n'exclut pas de se représenter. Cela lui permettrait d'occuper une seconde fois la présidence, en 2008.

Sa décision personnelle n'est pas encore prise. Il a annoncé qu'il ferait part de son analyse de la situation en septembre 2007. A ce stade, le parti se garde de le mettre sous pression.

En admettant que le siège soit libre, il reviendra à un latin. C'est là que les problèmes commencent. Force est de constater que le cercle des papables n'est pas très large. Il est même vide pour ce qui est des femmes. Du côté du Tessin, l'étoile pâlissante de la conseillère d'Etat Marina Masoni et ses problèmes de santé lui ont fermé la porte du Conseil fédéral.

Seule subsiste la possibilité d'une candidature du président du parti Fulvio Pelli, ses dénégations actuelles ne pouvant pas être prises au pied de la lettre. Du côté romand, les radicaux poussent en avant le Neuchâtelois Didier Burkhalter.

Depuis trois ans sous la Coupole, il souffre cependant d'un manque de profil qui empêche de le considérer d'emblée comme le dauphin désigné. Restent les traditionnelles ambitions vaudoises.

L'ancien conseiller d'Etat Charles Favre se lancera vraisemblablement dans la bataille le moment venu, bien que ce soit son successeur, Pascal Broulis, qui ait mis les finances vaudoises sur la voie du rétablissement. Un homme à suivre! Aucun candidat ne s'imposant d'emblée, il est compréhensible que les regards se tournent vers l'ancienne conseillère d'Etat Martine Brunschwig Graf, 56 ans.

La conseillère nationale a toutes les qualifications requises par le poste, sous réserve de deux défauts majeurs. D'une part elle est Genevoise comme Micheline Calmy-Rey et celle-ci n'est pas près de quitter le gouvernement; d'autre part elle est libérale.

Or la fameuse union libérale-radicale mise sur pied l'an dernier ne s'exerce pour le moment qu'au niveau suisse et la forme sous laquelle elle sera reconduite au-delà de 2007 est encore sujette à caution.

Candidature alémanique

Le Parti radical chérit ce partenaire qui pourrait lui permettre de faire bonne figure lors des prochaines élections fédérales. «Nos intérêts sont réciproques. Nous ne pouvons pas nous payer le luxe d'un retour en arrière», souligne le vice-président du parti Léonard Bender. Mais de là à offrir au petit frère libéral (quatre élus à Berne) un siège gouvernemental, il y a un pas que les radicaux ne franchiront que dans la douleur. Une fusion ne s'opère pas seulement sur le papier mais aussi dans les esprits. Et cela prend plus de temps.

S'agissant de la succession Couchepin, l'argument «femme» ne sera pas déterminant. Pour les radicaux, ce critère doit être envisagé dans la durée. Or l'autre conseiller fédéral radical Hans-Rudolf Merz a le même âge que le Valaisan, 64 ans. Une candidature féminine alémanique pourrait donc être envisagée dans une seconde phase. Il reste au moins une année pour y réfléchir. /CIM

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