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«Mettre fin à la rapacité salariale des top-managers»

Personne, dans une entreprise, ne doit gagner plus que 12 fois le salaire le plus bas. C'est l'objectif de l'initiative populaire lancée hier par les Jeunes socialistes suisses. On en est encore très loin.

07 oct. 2009, 11:12

On cite souvent l'exemple extrême du patron de Novartis, Daniel Vasella, qui s'est octroyé l'an dernier un revenu dépassant les 40 millions de francs, soit 720 fois le salaire annuel le plus bas versé par l'entreprise (55 000 francs). Mais des dizaines d'autres top-managers sont rétribués entre 100 et 400 fois plus que les moins bien payés (Crédit Suisse, ABB, Nestlé, Roche, Bâloise, entre autres).

Les Jeunes socialistes suisses (JSS) jugent ces écarts à la fois scandaleux et injustifiables. Pour tenter d'y mettre fin, ils ont lancé une initiative populaire «1:12 - pour des salaires équitables», qui limite les plus hauts salaires dans une entreprise à 12 fois le salaire le plus bas. Slogan: personne ne doit gagner plus, en un mois, que d'autres en une année. La récolte de signatures a démarré hier.

Sur la base des constats du syndicat Travail. Suisse, Benoît Gaillard (JS Vaud) rappelle qu'entre 2002 et 2007, les salaires des plus hauts dirigeants ont augmenté de 80%, alors que le revenu moyen n'a connu qu'une hausse réelle de 2,3%. Situation d'autant plus «intolérable», dit-il, que la statistique fédérale évalue à 5% la part des travailleurs dont le revenu ne permet pas de nouer les deux bouts.

En outre, compte tenu des gains de productivité de ces dernières années, les revenus moyens ont baissé, au profit d'une catégorie (managers, actionnaires) qui aspire une part croissante de la masse salariale. Des gens qui continuent de «s'en mettre plein les poches», malgré la crise et le chômage provoqués par le libéralisme sauvage qu'ils défendent, note Cédric Wermuth, président des JSS.

L'application de l'initiative entraînerait, par le plafonnement des hauts salaires, une redistribution des richesses sur l'ensemble des salariés, assure-t-il. Avec, à la clé, une augmentation du pouvoir d'achat favorable à l'économie.

Le président de Nestlé, Peter Brabeck, a déjà dit que si l'initiative passait, il déménagerait à l'étranger avec ses millions.

«On n'a pas fini d'entendre ce traditionnel chantage», rétorque Tanja Waliser, secrétaire centrale. Selon elle, on délocalise en fonction d'autres paramètres, auxquels l'initiative ne touche pas: taux d'imposition, ouverture des marchés, personnel qualifié, infrastructures. /FNU

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