Il était déjà prévisible que ces objectifs allaient se révéler difficiles à atteindre. Mais en donnant un aperçu des premiers chiffres qui circulent au sein du Département fédéral des finances (DFF), la «NZZ am Sonntag» d'hier a montré à quel point on était loin du compte.
Le potentiel d'économies que le premier exercice de réexamen des tâches de la Confédération a permis de découvrir ne s'élève qu'à 59 millions de francs, soit une différence de 641 millions par rapport au montant planifié par le DFF.
En 2009, on pourrait économiser 79 millions de francs (différence: 871 millions et en 2010, 92 millions de francs (différence: 1108 millions). Autrement dit, Hans-Rudolf Merz aura de la peine à atteindre son Saint-Graal, c'est-à-dire la stabilisation de la quote-part de l'Etat.
Cet objectif implique d'ici 2015 une diminution des dépenses prévisibles de l'Etat de 8 milliards de francs, soit de 10%.
Au total, les renonciations de tâches prévues jusqu'à présent ne permettraient d'atteindre qu'une réduction de 1,7 milliard de francs des dépenses prévisibles.
Au sein du DFF, on refuse cependant de dramatiser. «Personne ne veut bouger le premier, tout le monde veut d'abord voir ce que feront les autres», confie un proche du dossier.
Les discussions qui auront finalement lieu le 29 novembre dans le cadre d'une séance spéciale du Conseil fédéral devraient en principe permettre de clarifier la situation.
De plus, le secteur le plus important, les dépenses sociales, qui doivent rapporter 5,4 milliards de réduction des dépenses prévisibles d'ici 2015, n'a pas encore livré ses chiffres.
Il fait l'objet des attentions d'une commission spéciale du Conseil fédéral. Ce qui est évident, c'est que si la Confédération ne parvient pas à déceler un potentiel d'économies par le biais du réexamen de ses tâches, le Conseil fédéral devra se résoudre à lancer un nouveau programme d'allégement financier pour 2008, s'il veut pouvoir respecter le frein aux dépenses imposé par la constitution.
Ou il devra quand même chercher quelque part des recettes supplémentaires. Mais ceci ne semble guère possible dans le contexte politique actuel. Quand le socialiste Jean-Noël Rey a voulu faire voter par la commission des finances une motion réclamant au Conseil fédéral un rapport sur ses rentrées financières futures, il n'a pas trouvé de majorité. Le Valaisan a cependant promis de revenir à la charge dans le cadre du plénum. / ERE-La Liberté