Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Marche à la mémoire de Lucie et plaidoyer pour l'alerte-enlèvement

22 mars 2009, 18:09

La mort de Lucie ne doit pas rester vaine. Ses parents l'ont affirmé avec force et émotion au cours d'un rassemblement ayant réuni près de 2500 personnes dimanche à Fribourg. Ils ont plaidé en faveur de la mise sur pied d'une alerte-enlèvement. 

Menée par les parents de la jeune Fribourgeoise tuée à Rieden (AG) le 4 mars dernier, une marche silencieuse a traversé la ville des jardins de Pérolles, à deux pas de l'église du Christ-Roi, où ont été célébrées ses obsèques lundi dernier, à la Place Georges-Python.  

Une des mélodies préférées de l'adolescente, «Lucie» de Pascal Obispo, a retenti sur la place. Deux colombes mouchetées de noir, gris et blanc ont été lâchées: noir pour le deuil, gris parce que le temps estompe la douleur et blanc pour l'espoir et la pureté.  

Les parents de Lucie ont brièvement pris la parole. Le risque zéro n'existe pas, a rappelé le père. Il n'est pas sûr qu'une alerte-enlèvement aurait épargné à Lucie la fin qui fut la sienne, a-t-il dit, mais il faut préserver l'avenir et tout faire pour que soit évité à d'autres un tel drame. 

«Forces positives»
Pour la mère de Lucie, les «forces positives» qui se sont manifestées au cours de ces deux dernières semaines doivent être orientées vers l'avenir. La marche, animée par aucun esprit de vengeance, doit mener à «une prise de conscience et à une action déterminée».  

«Il doit y avoir un avant et un après 4 mars», a dit auparavant le père de l'adolescente au cours d'une conférence de presse. Les jours d'angoisse vécus par les parents leur ont fait mesurer «les limites des systèmes cantonaux juxtaposés». «Il est temps de faire évoluer le système», a dit le père.  

Les parlementaires fribourgeois Thérèse Meyer-Kaelin (PDC) et Jacques Bourgeois (PLR) ont la ferme intention de s'engager pour faire avancer la cause de l'alerte-enlèvement au Conseil national. Une réunion du bureau aura lieu en avril, il sera demandé que la question soit traitée en priorité.  

Faire avancer les choses
«Si la priorité est refusée, nous déposerons une motion urgente», a dit Jacques Bourgeois. Les Etats ont adopté le 12 mars par 38 voix contre une la motion de Didier Burkhalter (PLR/NE) demandant un tel système. 

Selon le conseiller national fribourgeois, l'alerte-enlèvement a fait ses preuves aux Etats-Unis, au Québec et en France. En Suisse, «fédéralisme oblige, l'autorité judiciaire reviendrait aux cantons». Ces derniers sont de plus en plus nombreux à être favorables.  

«Très déçu par le Conseil fédéral»
Ne cachant pas avoir été très déçu par l'attitude réticente du Conseil fédéral, le directeur fribourgeois de la sécurité et de la justice Erwin Jutzet a rappelé qu'une récente réunion avec ses homologues romands a montré que l'unanimité régnait sur la question entre Romands. Côté alémanique, les réticences sont nombreuses du côté de Zurich et des cantons de la Suisse orientale.  

Dans un entretien au «Matin Dimanche», le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba a expliqué que les réticences sont surtout d'ordre logistique. Selon lui, il faut pouvoir éviter de prendre le risque de lancer une chasse à l'homme sur une personne qui s'avère finalement innocente.  

Formation plus poussée
Mais il n'y a pas que l'arsenal législatif. Les délinquants dangereux doivent faire l'objet d'un suivi sérieux et strict, ont plaidé les parents de Lucie. Mme Meyer-Kaelin leur a fait écho en recommandant une meilleure formation des personnes appelées à les suivre.  

Elle a aussi brisé une lance en faveur d'une meilleure prévention: «Il faut montrer aux enfants et aux jeunes les dangers de ce monde que l'on espère bon mais où il y a des personnes mal intentionnées». Et de rappeler le temps de sa jeunesse où on recommandait aux enfants de ne même pas accepter un bonbon d'une personne qu'ils ne connaissaient pas. /ats

Votre publicité ici avec IMPACT_medias