Un mouvement lumineux verdâtre puis rougeâtre anime le ciel du col de la Faucille, sur les hauteurs genevoises. Ce n'est pas le phare d'une discothèque qui, pour attirer la clientèle, balaye le firmament. Fait assez exceptionnel, en cette nuit du 20 novembre 2003, le massif du Jura s'éclaire d'aurores polaires.
Le phénomène n'échappe pas à Yann Schuster et Sylvain Chapeland, membres de la Société d'astronomie de Genève. "Les aurores étaient visibles à peine sorties de la pollution lumineuse de la ville", se souvient Sylvain, ingénieur informaticien au Cern. "Je m'attendais à voir un phénomène diffus et discret... C'était impressionnant, fort en intensité lumineuse", renchérit Yann, passionné d'astronomie. "J'avais l'impression qu'on agitait un immense morceau de tissu vert puis rouge au-dessus de nos têtes", décrit Sylvain. "La lumière était si forte qu'elle éclairait le sol, un peu comme un soir de pleine lune. Ça a duré bien deux heures."