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Les soldats reviendront garder les sites militaires

17 févr. 2011, 12:19

L'armée sous-traite la surveillance d'installations à des sociétés de sécurité privée. Mais Ueli Maurer ordonne qu'elle fasse machine arrière.

Des agents de sécurité privés faisant leur ronde devant le Parc automobile de l'armée à Grolley (FR): l'image n'est pas du goût du ministre de la Défense Ueli Maurer «Cela me dérange, effectivement. L'armée devrait être en mesure de surveiller elle-même ses installations». Hier, le conseiller fédéral UDC a d'ailleurs annoncé qu'il avait demandé au chef de l'armée André Blattmann de faire en sorte que la troupe reprenne la main sur la surveillance de ses sites, par étapes, d'ici la fin de l'année prochaine.

C'est la Télévision suisse romande qui, mardi soir, a mis en lumière la sous-traitance de cette mission à des sociétés privées. Ueli Maurer affirme pour sa part l'avoir découverte l'an passé déjà, lors de la mise à plat de tous les mandats externes confiés par son Département de la défense, de la protection de la population et du sport (DDPS).

Celui-ci verse annuellement 6,8 millions de francs à des sociétés de sécurité privées, indique son chef. De cette somme, l'armée dit ignorer la part exacte qu'elle verse pour confier à d'autres la surveillance d'aérodromes militaires ou de bases logistiques.

La décision de recourir à des privés incombe en effet aux commandants des diverses places d'armes, explique Daniel Reist, porte-parole de l'armée. Cet expédient résulte de la baisse des effectifs consécutive aux coupes dans le budget de l'armée. Décidé à remplacer à moyen terme les vigiles, Ueli Maurer va mobiliser des professionnels, et pas des soldats en cours de répétition. Dans cette optique, il compte récupérer une centaine de policiers militaires prêtant actuellement renfort au Corps des gardes-frontière. Ces professionnels seront appuyés par des soldats en service long, autrement dit des miliciens effectuant d'une traite leurs obligations militaires. L'armée ne déploiera à nouveau ses hommes que devant les installations militaires. Pour garder ses sites civils, par contre, le DDPS continuera de sous-traiter à des sociétés privées. Reste des cas limites, comme la base atomique-bactériologique-chimique de Spiez (BE). Un appel d'offres a été lancé pour en déléguer la surveillance à une société de sécurité privée, mais Ueli Maurer laisse entendre que le chef de l'armée va réétudier le dossier. Gêné par ce mélange des genres, le ministre de la Défense ne voit en revanche aucun conflit d'intérêts dans la présence de militaires au sein de l'Association des entreprises suisses de services de sécurité (VSSU), où siègent aussi des sociétés privées.

Comme révélé par la TSR, le brigadier Urs Hürlimann, commandant de la sécurité militaire en assumait jusqu'en 2009 la vice-présidence. «Son engagement était purement professionnel et lié à sa fonction», soutient Daniel Reist.

L'armée est en effet membre de la VSSU, qui s'occupe de la formation des agents de sécurité, «et pas de confier des missions de sécurité. Il n'y a donc aucun conflit d'intérêts en vue», conclut le porte-parole.

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